L’an dernier, j’ai commencé à regarder la série « Anne with an E » sur Netflix  et j’ai finalement arrêté au bout de deux épisodes car je trouvais Anne beaucoup trop bavarde (allez, disons-le : « saoulante »!). Cependant, la réédition chez Monsieur Toussaint Louverture de cette série de romans jeunesse de Lucy Maud Montgomery (il y a 6 tomes centrés sur Anne, plus 3 tomes annexes) a piqué ma curiosité, et je suis sortie de ma zone de confort à l’occasion d’une lecture commune du premier tome, « Anne de Green Gables ».

L’objet-livre est absolument magnifique : l’illustration de la couverture, sa texture, la qualité du papier, la police… je ne regrette vraiment pas mon achat ! Pour ce qui est de l’histoire : le roman se déroule au Canada, dans une bourgade de la Nouvelle-Ecosse. Matthew et Marilla Cuthbert souhaitent accueillir un orphelin qui les aidera à la ferme, mais à la suite d’un quiproquo c’est Anne Shirley, onze ans, qui arrive. Cette petite fille aux tresses rousses, enthousiaste, bavarde, pleine d’imagination, a grandi dans des orphelinats et des familles d’accueil, et souhaite plus que tout rester chez les Cuthbert, qui, après tergiversations, acceptent finalement de la garder. Le roman raconte cinq ans de la vie d’Anne, de onze à seize ans : son arrivée à l’école du village, ses histoires d’amitié et d’inimité avec les autres enfants, sa relation avec Matthew et Marilla, son quotidien, sa joie de vivre…

Je pensais que j’allais lire très vite ce roman jeunesse, mais j’ai finalement mis un certain temps pour arriver au bout de l’histoire. Je vais être franche : ce n’est pas vraiment un livre pour moi, je n’ai pas été passionnée par les petits événements du quotidien d’Anne, et elle est extrêmement bavarde . J’ai été étonnée également que ce tome se déroule sur cinq ans – je pensais, puisqu’il y a plusieurs tomes, que ce premier volume couvrirait seulement la première année d’Anne à Avonlea : or une grande partie du récit décrit lentement et dans le détail son acclimatation à sa nouvelle vie et puis tout s’accélère pour raconter de façon condensée trois années, et ce changement de rythme m’a rendue perplexe.

Mais n’oublions pas que je suis une adulte et que mes goûts me portent habituellement vers d’autres types de littérature. « Anne de Green Gables » a en effet beaucoup de qualités : la plume est belle, les descriptions sont particulièrement réussies, et l’héroïne est rayonnante, et a le goût du bonheur. C’est une belle histoire de résilience que nous conte Lucy Maud Montgomery : la petite fille a été orpheline très tôt, a été ballotée de famille en famille, où elle était souvent exploitée , mais elle a gardé son optimisme et le pouvoir de s’émerveiller. C’est aussi une belle histoire de famille recomposée qui nous est racontée : la rencontre entre les Cuthbert et Anne n’était pas prévue mais elle va leur apporter affection et joie de vivre.

Je ne sais pas encore si je lirai les tomes suivants : honnêtement, je ne pense pas car je ne suis pas sûre d’y trouver mon compte, et pourtant, avec le recul de quelques semaines depuis la fin de ma lecture, je garde un souvenir attendri de ce roman. Malgré mes bémols, ne vous privez surtout pas de le lire ! 

Réédition en Octobre 2020 chez Monsieur Toussaint Louverture, illustré par Paul Blow et traduit par Hélène Charrier, 384 pages.