Tout premier roman de Colette que je lis, « La Vagabonde » a été publié en 1910.
Renée, trente-quatre ans, a divorcé de son mari, un célèbre portraitiste qui la trompait à tour de bras. Elle qui a écrit plusieurs livres, dont l’un a connu un succès certain, gagne désormais sa vie en étant mime dans un music-hall et vit seule dans un appartement. Un homme qui a assisté à un de ses spectacles, Max, un célibataire de son âge, oisif mais issu d’une famille très riche, tombe amoureux d’elle… Au début, il ne plait pas à Renée, qui le repousse, mais elle finit par succomber à ses charmes. Mais Renée doit bientôt partir en tournée avec la troupe pendant plusieurs semaines…
Même si ce livre a plus de cent ans, il reste très accessible à lire, plaisant, et plutôt moderne, l’intrigue pouvant être aisément transposable à l’époque actuelle. Renée est une femme qui passe par tous les sentiments. Si elle est soulagée d’être débarrassée d’un mari avec lequel elle a été malheureuse, et a trouvé parmi ses camarades de la troupe une nouvelle famille, elle souffre également de la solitude. C’est une femme qui plait, et elle est très courtisée. Max est un bon parti, mais elle n’est pas séduite aux premiers abords : elle ne le trouve pas attirant, sa personnalité lui déplait, et elle n’apprécie pas le fait qu’il ne travaille pas et n’ait pas le sens de l’argent. Pourtant, petit à petit, la gentillesse et l’amour de Max vont conquérir son cœur. Mais la distance et l’absence, pendant plusieurs semaines, alors qu’elle est en tournée dans toute la France, font germer le doute dans son esprit : se remarier voudrait dire renoncer à son indépendance, mais aussi à sa carrière artistique, qui lui plait beaucoup. Et si Max et elle ont le même âge, elle se sent bien vieille par rapport à lui…
« La Vagabonde », découpé en trois parties, la dernière étant essentiellement épistolaire, semble fortement inspiré de la vie de Colette, qui a connu un divorce difficile avec Willy, et a travaillé dans un music-hall. Les descriptions de ce monde, à Paris comme en tournée, sont vraiment réussies, tout comme les pensées et les sentiments de Renée, finement décrits.
Une lecture agréable et une jolie porte d’entrée dans l’univers de Colette, autrice que je vais continuer de découvrir. Merci à Claire pour ce cadeau !
Publié au Livre de Poche, 251 pages.
je ne crois pas l’avoir jamais lu et j’ignorais tout de ce premier roman, qui semble court, de surcroît ?
attention, ce n’est pas son premier roman, c’est le premier roman d’elle que j’ai lu !
J’ai toujours aimé Colette, autant ses livres que ce que l’on sait de la femme. Mais je ne crois pas avoir lu celui-ci…
je ne pense pas qu’il soit très connu, en tout cas, j’ignorais son existence avant que Claire ne me l’offre.