Cette année, je suis jurée du Prix du Bureau des Lecteurs Folio RTL, avec une sélection de huit polars à lire, et voici le premier : « Il était une fois mon meurtre », d’Emily Koch.

Le narrateur, Alex, est un jeune journaliste dans le coma depuis un accident d’escalade. Si le corps médical et ses proches le pensent dans un état végétatif, les différents examens ne montrant aucune activité cérébrale, Alex est capable d’entendre et de réfléchir. Son quotidien est rythmé par les interventions des soignants, et par les visites de ses proches : son père, sa sœur, un couple d’amis, sa partenaire d’escalade, et sa petite amie Béa. De ce que disent les visiteurs dans sa chambre, Alex commence à douter que ce qui lui est arrivé était vraiment un accident. Le danger semble se rapprocher de Béa…

Le premier roman d’Emily Koch est une bonne surprise : si l’intrigue est somme toute assez convenue, l’angle narratif est vraiment original puisque « l’enquêteur » rassemble les pièces du puzzle via les conversations qui ont lieu dans sa chambre. Même si l’autrice prend le temps d’installer l’histoire et de distiller les éléments, le récit est haletant car, en l’absence de preuves d’une activité cérébrale, Alex va probablement être bientôt débranché. 

L’autrice s’est inspirée de sa vie personnelle pour écrire ce roman, ayant été victime d’un grave accident qui l’a clouée au lit pendant des mois, même si elle n’était pas dans le coma. Outre la dimension policière, le roman crée de l’empathie pour le personnage d’Alex, évoquant la frustration, la douleur, et cette situation terrible où il est enfermé en lui-même, sans possibilité de montrer que son cerveau fonctionne. Cela induit une véritable tension narrative alors qu’il entend le corps médical et sa famille discuter de son débranchement.

Un polar original et efficace, qui m’a tenue en haleine jusqu’à la dernière page ! 

Publié en 2019 chez Calmann-Levy, traduit par Eric Moreau, en poche chez Folio, 418 pages. 

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