Première incursion chez les éditions du Panseur, découvertes via VLEEL, avec ce roman d’Anouk Lejczyk : « Felis Silvestris ».
Deux jeunes femmes sont au cœur de ce livre : l’une est partie rejoindre une communauté de militants vivant au sein d’une forêt menacée de destruction, où elle a pris le pseudonyme de Felis. L’autre, la narratrice, sa sœur, qui s’adresse à elle à la deuxième personne du singulier, a posé son bagage dans l’appartement prêté par une amie.
« Felis Silvestris » est un roman minimaliste et pourtant très riche. Ecrit avec pudeur et délicatesse, il raconte la relation de deux sœurs qui ont chacune à leur façon choisi de s’exclure de la société et de se réfugier dans une certaine solitude : l’une dans une forêt, où elle s’efface derrière une cause, une cagoule, un nom d’emprunt; l’autre au cœur même de l’anonymat de la ville, dans l’espace clos d’un studio où presque rien n’est à elle.
Inquiétude des parents, inquiétude de la narratrice pour celle qui vit loin de tout, dans des conditions difficiles, avec ce questionnement lancinant de la société sur ce que devient la sœur, et la phrase politiquement correcte qui y répond. Il y a quelque chose d’intime, de ouaté, dans ces trajectoires si éloignées et pourtant si proches. Et toujours ce doute, alimenté par la quatrième de couverture qui parle de chimère : la sœur existe-t-elle vraiment? ou est-elle nourrie d’un dédoublement, d’un fantasme de la narratrice?
Un très beau premier roman, d’une autrice à suivre de près.
Publié en Janvier 2022 aux Editions du Panseur, 192 pages.
Je l’avais déjà repéré, tu enfonces le clou.
j’espère qu’il te plaira !
Très tentant, pour le thème, et pour découvrir une maison d’édition, aussi.
oui j’ai très envie de découvrir d’autres titres de cette maison !