Cela faisait 5 ans – depuis la sortie du 3e tome de Vernon Subutex- que j’attendais un nouveau roman de Virginie Despentes, dont j’ai lu tous les livres. Alors bien sûr, j’étais excitée comme une puce en ouvrant « Cher Connard », que je pensais dévorer avec un bel appétit …
Le livre met en scène trois personnages – Oscar Jayack, un auteur à succès; Rebecca Latté, star du cinéma français; et Zoé Katana, blogueuse féministe qui accuse Oscar de l’avoir harcelée dix ans plus tôt quand elle était son attachée de presse.
Tout commence par des insultes: Oscar se moque sur internet du physique de Rebecca, qui a pris beaucoup de poids, elle lui répond pour l’insulter … mais ce qu’elle ne sait pas encore, c’est qu’Oscar et elle se sont connus il y a longtemps, à Nancy, puisqu’il est le petit frère de son amie Corinne.
S’il y a beaucoup de haine sur internet, cette réminiscence de l’adolescence va créer un lien entre deux êtres très différents, qui vont devenir amis au fil des échanges de mails alors que les sujets dont ils discutent sont souvent houleux et politiques.
J’ai aimé les souvenirs d’enfance d’Oscar et Rebecca, et paradoxalement cette tendresse, cet optimisme que j’ai ressentis dans le récit.
Mais j’ai trouvé le livre un peu longuet, et vaguement ennuyeux – le roman épistolaire est un choix narratif qui, à mes yeux, dessert cette histoire : manque de tension, manque de rythme, difficultés à créer des voix qui se démarquent les unes des autres …j’ai également souvent eu l’impression de lire une succession de mini-tribunes assez convenues, même s’il y a quelques fulgurances.
Une lecture pas désagréable mais sans moments saillants ni véritable enthousiasme …
Publié en Août 2022 chez Grasset, 352 pages.