Je ne vais pas vous raconter les 12 histoires de « Ce que nous avons perdu dans le feu » mais Mariana Enriquez maîtrise non seulement l’art de l’ambiance mais aussi celui de la chute. Et elle réussit le tour de force de proposer des nouvelles qui ont une signature propre tout en étant relativement homogènes. Une ou deux sont peut-être un peu moins bien ficelées mais j’ai vraiment apprécié ce recueil.
Il y a ici des peurs, des obsessions, des fascinations pour ce qui est mal, ce qui est sombre… ce n’est finalement pas tant ce que l’on lit que ce que l’on imagine qui est perturbant. L’enfant d’une junkie qui disparaît , une petite manchote qui aime les films d’horreur, un jeune père qui ne pense qu’à un tueur d’enfants, un jeune homme qui refuse de sortir de sa chambre, une assistante sociale traumatisée, une ado qui se mutile, sont certains des personnages que l’on va retrouver dans le recueil. Et l’autrice convoque un imaginaire horrifique : une maison dite hantée, une dictature, un crâne, des sacrifices, des eaux troubles …
C’est dérangeant, parfois douloureux, souvent féministe … à découvrir !
Publié en 2017 aux éditions du Sous-Sol, traduit par Anne Plantagenet, en poche chez Points, 264 pages.
j’étais certaine que tu l’avais lu ! je l’avais acheté à sa sortie et j’avais aussi beaucoup aimé 🙂