Deuxième roman d’Edouard Jousselin (je n’ai pas lu le premier), « La Géométrie des Possibles » est un roman choral qui nous entraîne dans plusieurs pays et époques, autour d’une dizaine de personnages.
L’histoire commence à Los Angeles, avec un accident de voiture tragique. Puis le récit nous emmène en Bourgogne, en 2012, à l’enterrement d’un résistant. Si sa fille Isabelle n’est pas présente (on apprendra qu’elle a épousé un producteur de cinéma et vit à Hollywood), l’ancien mari de celle-ci, Dominique, assiste aux funérailles, avec ses deux enfants, Marine, étudiante en prépa HEC, en couple avec son camarade Stéphane, et Max, lycéen, qui entretient une relation plus charnelle qu’amoureuse avec Clarice, apprentie coiffeuse qui rêve de devenir célèbre …Mais le roman va également nous parler- entre autres- d’un immigré mexicain aux Etats-Unis, d’une famille touchée de plein fouet par l’attentat terroriste d’Oklahoma City, ou encore d’un enquêteur du FBI…
Le début du livre m’a fait un peu peur, il faut accepter de faire confiance à l’auteur, car il faut près de la moitié du roman pour comprendre (en partie) les liens entre les différents personnages et les différentes époques(essentiellement la période couvrant les années 90 à nos jours). Jusque là, on avance dans la lecture « en mode tunnel » en se demandant comment les pièces du puzzle vont s’emboiter, ce qui pourrait lasser certains lecteurs.
J’aime beaucoup ce type de roman et j’ai donc apprécié cette lecture, au style fluide et efficace, qui entretient le suspense. Histoires d’amour, création, faux-semblants, perte de sens, noirceur de l’âme humaine, il y en a pour tous les goûts dans cette fresque ambitieuse et bien menée – que j’ai quand même trouvée un poil trop longue, le livre compte en effet 600 pages et j’avoue m’être un peu essoufflée sur la fin, ce qui ne m’a pas empêchée de lire ce roman avec plaisir.
Encore une belle découverte grâce au prix Orange et un talent à suivre !
Publié en Janvier 2024 chez Rivages, 600 pages.