Nous sommes le 13 octobre 1799, dans une période floue de l’Histoire de France. Louis XVI a été exécuté et depuis 1795, a été mis en place le Directoire, dont Paul Barras, redoutable stratège, est l’homme fort.
C’est lui qui a présenté à son protégé Napoléon Bonaparte celle qui est devenue son épouse, une femme dont il a été très proche : Joséphine, veuve de Beauharnais (son premier mari a été guillotiné, et elle-même a été emprisonnée et longtemps privée de ses biens), la Rose du titre.
D’ailleurs, la rumeur bruisse : Bonaparte, qui semble avoir passé toute la durée de son mariage hors de France, à guerroyer, serait inopinément de retour d’Egypte. Barras s’en inquiète, et Joséphine encore plus, car elle est sûre que Napoléon, lassé de son manque d’empressement et fatigué de ses multiples tromperies, est revenu pour divorcer d’elle…
« L’Aigle et la Rose » a des allures de pièce de théâtre : en l’espace de quelques heures, au sein de plusieurs huis clos, Serge Hayat nous raconte un moment décisif pour la France, autour d’un triangle. Celui que forment Barras, Bonaparte et Joséphine. Celui que forment également l’Amour, la Politique et l’Histoire.
En effet, entre secrets d’alcôve, alliances, sentiments et manipulations se jouent ici un changement de régime, la transformation de Napoléon en la Légende que l’on connaît mais aussi l’avènement d’une femme intrigante, qui a connu l’humiliation du déclassement et de la précarité et qui va ainsi sécuriser son destin.
La tension est constante, entre faux-semblants et retournements de situation… le début m’a laissée dubitative car j’avais du mal à comprendre le rôle de Joséphine dans cette histoire mais lorsque toutes les pièces du puzzle se sont mises en place, j’ai fini ce roman avec le sourire, épatée par la façon dont le récit – et cet épisode – ont été rondement menés.
Une bonne surprise !
Publié en Avril 2024 à L’Observatoire, 219 pages.