Les îles muettes – Daniel Aubrey

Partant en vacances en Ecosse, j’avais envie de lire un ouvrage local, et j’ai choisi « Les îles muettes » de Daniel Aubrey, lu en anglais sous le titre « Dark Island ». C’est le premier tome d’une série policière qui compte déjà deux tomes en VO.

Freya est une journaliste d’investigation qui a quitté son précédent emploi suite à une enquête qui a mal tourné. Elle se réinstalle, avec son mari Tom, sur son île natale des Orcades, en Ecosse, et devient employée du journal local. La jeune femme est en souffrance depuis son plus jeune âge, et attend avec anxiété les résultats des tests qu’elle a passés pour savoir si elle est neuroatypique.

Alors qu’elle vient à peine de commencer son nouveau travail, une tempête exhume deux squelettes enfouis depuis un certain temps, ce qui rouvre un cold case : la disparition inexpliquée, dix-sept ans plus tôt, d’un couple d’adolescents, Liam et Ola. La police locale pensait que c’était une fugue, alors que la rumeur évoquait plutôt le meurtre de la jeune fille par son petit ami. Freya, qui était dans le même lycée qu’Ola, se lance dans l’enquête pour découvrir la vérité.

J’ai trouvé cette lecture très addictive pendant une grande partie du livre. Le personnage de Freya, plein de tiraillements et de questionnements est original et intéressant, le microcosme de cette île est plutôt bien rendu et l’intrigue est prenante – j’adore les cold case donc j’étais servie. A chaque fois que je reposais le livre, j’étais vraiment contente de le retrouver et avide de connaître la suite.

Je pressentais un grand rebondissement, et il a bien eu lieu, mais ce n’était pas celui auquel je m’attendais. Et là, il m’a semblé que, dans la dernière ligne droite, l’histoire s’embourbait. Les cold case donnent vraiment du relief à un roman policier, mais c’est aussi très casse-gueule à traiter, a fortiori quand l’auteur décide d’insérer un coup de tonnerre dans la narration, car il faut vraiment que tout soit bétonné. Or, j’ai trouvé qu’il se prenait les pieds dans le tapis : éléments tirés par les cheveux, incohérences, explications hasardeuses …la dernière partie a vraiment gâché mon plaisir de lecture. C’est dommage, car il y a de très bonnes choses dans ce livre  (notamment le personnage de Freya, et quelques personnages secondaires dont celui de sa chef) et une ouverture qui donne envie de lire la suite.

En effet, l’auteur exploite finalement peu le fait que Freya a passé sa jeunesse sur l’île – sa mère est évoquée, mais on ne la rencontre pas ; elle a un lien privilégié avec le chef actuel de la police, mais elle ne semble pas connaître si bien que ça les lieux, les personnes, les secrets… elle était dans le même lycée qu’Ola, mais à part un (mauvais) souvenir, ce passé commun n’est pas beaucoup mis en avant.

Malgré ma déception, je pense que je lirai quand même le second tome car je suis curieuse de ce que propose l’auteur, en espérant que le passé de Freya soit traité plus en profondeur.

Publié en Mai 2025 aux éditions du Masque, traduit par Marie Chivot-Buhler, 368 pages.

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