Je m’aperçois de plus en plus que je ne lis quasiment que de la littérature française ou anglo-saxonne, donc un roman allemand était le bienvenu!
« Le Legs d’Adam » s’articule entre la période contemporaine et celle de la Seconde Guerre Mondiale. Edward Cohen vit à Berlin et grandit auprès de sa mère fantasque, et de ses grands-parents. Il est la copie conforme de son grand-oncle Adam, le frère de son grand-père, considéré comme la brebis galeuse de la famille pour avoir involontairement provoqué la mort de sa propre grand-mère durant la guerre, restée en Allemagne pour lui alors qu’elle aurait pu s’enfuir en Angleterre. En 2004, Edward, désormais un jeune adulte reçoit un manuscrit écrit par Adam pendant la guerre: celui-ci, fou d’amour pour Anna, une jeune fille de son âge, fut prêt à tout pour la retrouver, de se faire passer pour un soldat allemand à se faire enfermer volontairement dans le ghetto de Varsovie.
« Le Legs d’Adam » est très bien écrit, d’une belle écriture qui tient en haleine. J’ai aimé les deux parties, celle concernant Edward et sa vie enfant avec sa mère et son beau-père, sosie d’Elvis est très réussie et celle concernant Adam pendant la guerre est pleine de rebondissements, avec notamment un portrait très réjouissant de la grand-mère Edda, à la très forte personnalité.
Dommage que quelques bémols soient venus tempérer mon enthousiasme: je n’ai pas trouvé les deux histoires, celle d’Edward et celle d’Adam, assez liées dans le récit, et ai eu l’impression de lire deux romans – tout deux très bons – en un. Le parallèle vient bien sûr du lien familial entre les deux protagonistes et de leur ressemblance frappante, mais comparer l’amour exceptionnel d’Adam pour Anna avec les amourettes d’Edward n’est pas très probant. L’histoire d’Adam est extrêmement bien écrite et intéressante, mais elle est tellement rocambolesque, entre changements d’identité et enfermement volontaire dans le ghetto de Varsovie, que je n’arrivais pas du tout à y croire, et ce manque de crédibilité – même si à période exceptionnelle, événements exceptionnels et il y a de nombreux épisodes véridiques de la Seconde Guerre Mondiale que l’on trouverait complètement farfelus si c’était de la fiction – a nui à mon plaisir de lecture.
C’est cependant un livre inventif, très bien écrit, avec des personnages attachants, et très agréable à lire.
Et 3/28 pour le Challenge « L’Union Européenne en 28 livres », catégorie: Allemagne.
Publié le 2 janvier 2014 aux Editions Gallimard, traduit par Bernard Lorthoraly, 384 pages.
C'est dommage car franchement le point de départ était intéressant.
tente-le, je pense que malgré ses défauts, il pourrait te plaire…