Je connaissais Valérie Zenatti en tant que traductrice d’Aharon Appelfeld et j’avais vu l’excellent film « Une bouteille à la mer », adaptation de son roman « Une bouteille dans la mer de Gaza », mais je n’avais jusqu’ici jamais lu aucun livre d’elle.
Dans son roman « Jacob Jacob », qui vient de paraître, Valérie Zenatti relate l’incorporation en 1944 de Jacob, un jeune homme juif de dix-neuf ans vivant à Constantine, qui va débarquer dans le Sud de la France pour contribuer à libérer le pays de l’occupation nazie.
J’ai eu du mal à entrer dans le livre et n’ai pas vraiment accroché à ce roman sur le plan narratif. Je ne me suis pas attachée aux personnages autres que Jacob, ne trouvant pas cette famille sympathique entre le père sombre et les frères frustres, et la belle-sœur que l’on fait trimer alors qu’elle est enceinte et presqu’à terme. J’ai pourtant trouvé touchant le voyage de la mère, qui va de casernes en casernes à la recherche de son fils avec son panier de provisions.
C’est plutôt le contexte historique que j’ai trouvé intéressant dans ce livre, et que je garde en mémoire, notamment le statut des Juifs en Algérie, alors un département français. Citoyens français de part le décret Crémieux de 1870, ils sont déchus de leur nationalité en 1940 et soumis aux lois sur le statut des Juifs comme en métropole, d’où l’exclusion de Jacob du lycée, pour être réintégrés et donc incorporables en 1943 à la suite du débarquement allié.
L’incorporation en miroir, quelques années plus tard, de Gabriel, le neveu de Jacob, qui Juif d’Algérie, se bat en tant que Français contre les Algériens, traduit la situation particulière de cette communauté, que l’assassinat de Cheikh Raymond précipitera vers l’exil en métropole. »Jacob, Jacob » m’a donc laissé une impression en demi-teinte: un récit qui ne m’a pas passionnée, mais un contexte que j’ai trouvé vraiment intéressant, et m’a donné envie de me documenter sur le thème des Juifs d’Algérie.
Laure a aimé passionnément
Et un premier livre lu pour la rentrée littéraire 2014
J'ai un de ses romans jeunesse de ma pal ("Quand j'étais soldate"), je me contenterai donc de la découvrir avec ce titre-là 😉
Laure a beaucoup aimé, laisse-toi tenter 🙂
N'abandonne pas Eva, essaie un autre livre, tiens celui que propose Jérôme par exemple !
je me demande si je ne l'ai pas lu il y a fort longtemps…
Mince, mince. J'avais vu des avis très enthousiastes et je l'ai demandé à ma librairie préférée.
Laure est enthousiaste, tout n'est pas perdu!
rho zut, je n'en avais lu que du bien…bon je vais le lire quand même
tu seras peut-être agréablement surprise 🙂
Quel beau personnage que ce Jacob !
Voilà donc un garçon qui pousse comme une rose sur un tas de fumier, tellement différent physiquement et sentimentalement de sa famille où on frappe, on insulte, on humilie certains : le cousin Gabriel fouetté et laissé seul toute la nuit dans la cave, la tante Madeleine bonne à tout faire malgré sa grossesse avancée.
Personnages ignobles du père et du grand-frère mais également de Rachel, la grand-mère à l’amour sélectif : tout pour Jacob, rien pour les autres.
Mais Jacob est là, qui aimerait expliquer à son père et son frère qu’il ne faut pas taper un enfant, qui joue avec ses petites cousines, qui rassure Camille quand elle fait des cauchemars.
Jacob aimé de Lucette aux joues encore rondes de l’enfance ; Jacob qui connaîtra l’amour à Lyon avec Louise/Léa, martyrisée par les Allemands : « Tue des Allemands, Jacob, tue-les tous, jusqu’au dernier, promets-le-moi, même si tu dois mourir pour ça ».
On découvre une Algérie complexe, où tout le monde n’est pas Arabe et musulman comme actuellement : il y a les Européens colonisateurs, bien sûr, mais également les Juifs qui sont là depuis toujours, mais qui devront eux aussi fuir leur pays lors de l’indépendance ; on ne parle pas de purification ethnique mais on pourrait.
Comme en 1956 où Nasser expulse les Juifs d’Egypte, les Juifs d’Algérie devront eux aussi s’exiler de leur pays en 1962 et trouver refuge en France.
Que reste-t-il de Jacob ? Plus de tombe à Constantine, pas de plaque commémorative à Thann, lieu de son décès ; seule une petite fille née après sa mort et qui écrira ce magnifique livre dans lequel son nom jaillira à nouveau, Jacob, Jacob.
croisé à la bibliothèque, j’ai hésité, je ne l’ai pas pris; Une prochaine fois. j’ai bien aimé Une bouteille à la mer; Et si je ne me trompe Valerie Zenatti est de Créteil.
je n’ai pas lu Une bouteille à la mer, mais j’ai vu le film que j’avais beaucoup aimé.