Ce qui ne me tue pas (Millenium 4) – David Lagercrantz

 .

La sortie d’un « Millenium 4 » écrit non pas par Stieg Larsson, l’auteur de la célèbre Trilogie, mais par David Lagercrantz, qui en reprend les personnages, aura fait couler beaucoup d’encre : trahison, coup médiatique, histoire de gros sous, hommage… j’aurai tout entendu sur ce thriller! Alors, « Ce qui ne me tue pas » vaut-il le coup d’être lu?

J’avais adoré le premier volume de la trilogie Millenium « Les hommes qui n’aimaient pas les femmes », et surtout le personnage de Lisbeth Salander, hackeuse de génie, asociale couverte de piercings et de tatouages, à l’intelligence extraordinaire. Même si j’avais moins accroché aux deux volumes suivants, j’avais globalement beaucoup aimé la trilogie et son atmosphère. Dans ce quatrième volume, on retrouve les personnages, principaux et secondaires, de la trilogie, notamment Lisbeth et Mikael Blomkvist. L’intrigue est en lien avec l’histoire développée dans le cadre des trois romans précédents, il ne s’agit donc pas d’un roman indépendant basé sur les mêmes personnages, mais bien d’une continuité avec la trilogie originelle. Dans ce quatrième tome, Mikael et Lisbeth reprennent du service avec le meurtre d’un spécialiste en Intelligence Artificielle, qui était revenu des Etats-Unis pour s’occuper de son fils autiste.

Espionnage industriel, NSA, hacking, codage informatique…sont au rendez-vous dans ce roman qui évoque également la crise de la presse à travers la situation du magazine de Mikael Blomkvist, « Millenium ». J’avoue que je n’ai pas toujours tout compris, mais le contexte du roman est riche, et toujours aussi politico-économique que dans les précédents volumes. Le thème de l’autisme est très développé, et notamment celui de l’autisme savant. La présence d’un enfant dans le roman – et de plus autiste, ce qui en fait une sorte de version miniature de la hackeuse-  permet de laisser entrevoir des facettes insoupçonnées chez Lisbeth Salander, même si je ne l’ai pas trouvée aussi profonde, sombre et complexe que dans la Trilogie, et je le regrette. L’histoire familiale de la jeune femme est également une composante importante de « Ce qui ne me tue pas », ce que j’ai particulièrement apprécié.

Ce Millenium 4 est moins flamboyant que les trois premiers volumes – je pense que cela est dû au fait que le récit repose moins sur les épaules de Lisbeth, or c’est le personnage habituellement le plus charismatique et le plus surprenant – et l’intrigue n’est pas non plus révolutionnaire mais ce quatrième tome a le mérite de s’en sortir honorablement. Il faut dire aussi que la sortie de la trilogie en 2006 avait été un phénomène, une grosse claque tant au niveau de l’intrigue que des personnages, quelque chose de vraiment nouveau et qui détonnait dans le paysage littéraire, à l’image des formidables couvertures des éditions Actes Noirs, dont « Les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes » était la première parution. Dix ans après, et avec une barre aussi haute, il était improbable que l’on se roule par terre avec la même intensité à la sortie d’un quatrième volume…

Vu la fin, il y a de fortes chances que ce roman de David Lagercrantz soit en fait le début d’une nouvelle trilogie, et j’espère qu’elle permettra à Lisbeth de reprendre de l’ ampleur, notamment dans le cadre d’une intrigue familiale, car  j’avoue que s’il y a une facette du roman qui m’a déçue c’est le traitement du personnage de Lisbeth. Alors, la lecture de « Ce qui ne me tue pas » est-elle indispensable? Non, on peut très bien se contenter de la Trilogie et être parfaitement heureux. Mais les fans qui ont très envie de retrouver Lisbeth et Mikael ne passeront pas un mauvais moment en lisant ce Millenium 4, roman efficace et bien ficelé.

Publié le 27 Août 2015 aux Editions Actes Noirs, traduit par Hege Roel Rousson, 496 pages.

42e participation au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2015 organisé par Hérisson…7e % atteint!

5 commentaires sur “Ce qui ne me tue pas (Millenium 4) – David Lagercrantz

  1. Oui, c'est un bon Millénium, je confirme !
    J'ai seulement trouvé pénibles les détails liés à l'informatique, étant loin d'en être un spécialiste…
    Mais c'est un bonheur de retrouver Lisbeth et Mikaël ! Je suis donc content d'avoir fait confiance à votre jugement !

  2. @ Théodore : ah bon, vous n'êtes pas un spécialiste de l'informatique? 😀 avec un peu de chance il y aura bientôt un nouveau volume pour votre plus grand plaisir!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *