Papa Was Not A Rolling Stone & Les Bourgeoises – Sylvie Ohayon

Quand j’ai vu que « Papa was not a rolling stone » allait bientôt sortir au cinéma, je me suis dépêchée de sortir le livre autobiographique de Sylvie Ohayon de ma PAL.

L’histoire avait tout pour me plaire: Sylvie, née des amours furtives d’une séfarade de dix-huit ans et d’un kabyle, grandit à la Courneuve avec un beau-père violent et une mère gentille mais inconsciente. Nourrie par l’amour de ses grands-parents maternels, elle cherche à sortir de la cité grâce à la réussite scolaire.Et effectivement, il y a de très belles pages sur la vie à la cité dans les années 80, avec ses coups durs mais aussi une réelle solidarité, avant que le communautarisme et l’antisémitisme fassent leur apparition, sur le fait de grandir dans une ville communiste où les enfants défavorisés peuvent, en dépensant trois francs six sous, faire de la danse et de l’équitation comme les petits bourgeois. Sylvie s’élève toute seule, parviendra à étudier à la Sorbonne grâce à une bourse puis se fera un nom dans le secteur de la publicité en traduisant le slogan américain de Wonderbra en « Regardez-moi dans les yeux…j’ai dit les yeux ». Lorsqu’ enfin elle a le train de vie dont elle a toujours rêvé, elle se retrouve confrontée à la bourgeoisie, et à des codes que son enfance en banlieue ne lui permet pas de maîtriser, ce qui entraîne une série de péripéties pour essayer de s’adapter.

Le style oral donne de la chaleur au texte, de la sympathie et de la proximité pour Sylvie, et l’histoire est vraiment intéressante et prenante, j’ai eu du mal à lâcher le livre avant la fin. L’auteur sait planter le décor et les personnages, et créer une atmosphère, comme celle du foyer séfarade des grands-parents.
Mais le récit est alourdi par les conseils et réflexions de Sylvie pour s’en sortir et avancer dans la vie, ce qui fait que certaines fins de chapitres ressemblent vaguement à des manuels de développement personnel. La fin du livre , où Sylvie règle ses comptes avec son ex-mari et avec l’ex-femme de son deuxième mari, de manière virulente et en utilisant des termes et des mots que j’ai personnellement trouvés choquants, part complètement en roue libre et est une vraie déception.

C’est dommage, car il y a un vrai style d’écriture et un grand potentiel narratif, mais Sylvie Ohayon n’a pas su concentrer son récit sur son parcours personnel et s’est laissée embarquer dans une posture de donneuse de leçons- j’ai réussi à m’élever seule dans la vie à la force du poignet donc j’ai forcément raison et je sais comment faire- et dans un déballage post-divorce difficile que j’ai trouvé sordide et qui pour moi n’avait pas du tout sa place dans ce livre.

L’histoire étant tout de même prenante , j’ai enchaîné par la suite: « Les Bourgeoises », qui commence très bien, par l’arrivée de Sylvie à la Sorbonne. Malheureusement, après quelques chapitres assez savoureux, le récit dérive de nouveau, en une série de portraits de bourgeoises que Sylvie a pu rencontrer dans sa vie, avec  des détails glauques et un ton méprisant qui m’ont vraiment dérangée.

Bref, « Papa was not a rolling stone » a de bons côtés (et j’irai certainement voir le film qui s’annonce prometteur avec Marc Lavoine, Aure Atika et Sylvie Testud), mais je n’ai trouvé aucun intérêt aux « Bourgeoises » qui pour moi est passé complètement à côté du sujet.

60 commentaires sur “Papa Was Not A Rolling Stone & Les Bourgeoises – Sylvie Ohayon

  1. Il ne faut pas négliger que le film est tiré du roman autobiographique qui a été couronné par le Prix de la Closerie des Lilas. On ne peut que faire des éloges à son Auteure.

  2. La critique est facile mais l'art est difficile. Une grande Auteure,telle que Sylvie Ohayon ne peut recevoir que des éloges. Pardon, j'omettais de préciser que de surcroit est Réalisatrice et Scénariste.Bravo pour ses trois superbes romans autobiographiques et son Film qui sort le 8 octobre.J-28.

  3. Sylvie Ohayon est quand même diplômée de la grande Sorbonne, la rédaction de ses livres est de très haute qualité et son film sera un très grand succès.

  4. Très bonne réalisatrice d'avoir fait vivre son roman, Désolée d'employer autant de superlatifs, mais il faut avouer que Sylvie Ohayon est très érudite. Une Courneuvienne au Lavandou.

  5. Le film Papa was not a Rolling Stones ne peut qu'être excellent, je partage et cautionne les divers avis très flatteurs des internautes, le livre initialement écrit a remporté le Prix de la Closerie des Lilas.

  6. On peut dire que Sylvie Ohayon est un bon exemple, issue d'une banlieue, plus précisément des 4000, elle a bien travaillé pour être ce qu'elle est aujourd'hui.

  7. Issue moi-même de La Courneuve pour y avoir poursuivie ma scolarité, je suis à même de juger que le roman est excellent ainsi que la bande -annonce du film qui sort le 8 octobre. Tous mes compliments à cette grande Réalisatrice -Scénariste.

  8. Force est de constater que lors de la parution de la bande-annonce au cinéma, les gens ont applaudi en regardant l'extrait de Papa was not a Rolling stone et ont surtout adoré. Toute la salle était ravie.

  9. Contre toute attente, j'ai relu le best seller de Papa was not a Rolling Stone pour me remettre dans le contexte de ce roman autobiographique, le film c'est pour le 8 octobre J-17

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