« Ce sont des choses qui arrivent » de Pauline Dreyfus est le grand oublié médiatique du Prix Goncourt : on ne parlait que de « Pas Pleurer » de Lydie Salvayre – qui l’a finalement emporté – et de « Charlotte » de David Foenkinos – qui a quant à lui reçu le Renaudot et le Goncourt des Lycéens – mais pas du tout du troisième finaliste de ce prix littéraire. C’est pourtant celui-ci que j’ai lu en premier, même si je ne vais pas tarder à ouvrir les deux autres.
En lisant ce roman, j’ai pensé à Irène Némirovsky, qui sait très bien dépeindre les milieux fortunés, la futilité, la bêtise, que j’ai pu retrouver à la lecture de « Ce sont des choses qui arrivent ». J’ai trouvé la thématique de ce roman très intéressante – se découvrir des origines éloignées de celles auxquelles on est habituellement confronté, et ceci alors qu’appartenir à ce peuple est maintenant source de tous les dangers. Natalie est touchante dans sa façon d’examiner son visage ou d’aller se promener dans le Marais. Pauline Dreyfus dépeint très bien le désintérêt – voire l’approbation – du milieu auquel Natalie appartient pour la persécution d’une partie de la population. D’ailleurs, le fait que le père biologique de Natalie soit juif est une gêne pour son mari… sauf à la libération de Paris, où tout d’un coup il met ce fait en avant pour obtenir des protections, d’autant que le demi-frère de Natalie est un héros de la Résistance.J’ai eu du mal à m’attacher à ce roman. La faute à des personnages qui ne sont ni aimables, ni intéressants – superficiels, pleutres, égocentriques et profiteurs – le mari, Jérôme, en tête. Même Natalie, qui est quand même touchante, n’a aucune conscience politique, ne pense qu’à elle, et à part bouder quand on fait une réflexion antisémite ou vouloir sortir dans la rue avec une étoile jaune sur sa robe, ne lèverait pas le petit doigt pour aider son prochain et a une attitude criminelle envers son petit garçon. Difficile d’éprouver de l’empathie pour de tels personnages, pourtant très bien incarnés. Mais c’est une belle peinture de caractères, ainsi qu’une reconstitution très vivante du Tout-Paris de 1940-1945 avec ses artistes, ses aristocrates, ses grands bourgeois. Un roman grinçant, qui appuie finement là où ça fait mal.
21e contribution au Challenge 1% rentrée littéraire 2014 organisé par Hérisson
Je ne supporte pas les romans qui se passent chez les grands bourgeois superficiels, pleutres, égocentriques et profiteurs !
😉
Je ne vais pas aimer ça du tout mais j'avais hâte d'avoir un avis.
C est bizarre qu'on parle aussi peu de ce livre !
Et bien dommage, car le livre est excellent… Et les personnages de loin pas aussi creux que cette critique semble le laisser penser !
Je ne pense pas avoir écrit que les personnages étaient creux… Ni que le livre était mauvais