Au petit matin, alors que des centaines de chômeurs font la queue en attendant l’ouverture d’un salon consacré à l’emploi, une personne au volant d’une Mercedes fonce intentionnellement dans la foule, tuant huit personnes. L’affaire n’est pas résolue, mais le tueur envoie un jour une lettre à l’inspecteur en charge du dossier, Bill Hodges, parti depuis à la retraite. Cette lettre sort Bill de sa dépression et l’incite à reprendre l’enquête.
Ce polar n’est pas un whodunnit, du moins pour le lecteur, qui sait rapidement qui est le tueur. Stephen King reprend des thèmes qui lui sont chers, notamment la perversion déguisée sous la candeur : dans « ça » le tueur était un clown, celui-ci est un marchand de glaces. L’auteur joue également comme souvent avec les peurs urbaines, notamment celles liées aux grands rassemblements
de personnes.
Mes consœurs de Bibliomaniacs n’ont pas du tout aimé ce livre, mon avis est quand même plus positif. Stephen King ne s’est effectivement pas foulé pour la construction du personnage de son enquêteur, qui concentre tous les clichés habituels de l’inspecteur à la retraite, gros, dépressif et ayant des problèmes de santé. Certains rebondissements sont cousus de fil blanc, et il y a même des incohérences (il est par exemple précisé que Bill « ne sait pas qu’il ne reviendra jamais dans sa maison »…sauf qu’il y revient bien, et même plusieurs fois!) voire des incongruités : quel besoin d’aller inventer un réseau social s’appelant « Le parapluie bleu de Debbie »?
Cela dit, même si le style est plutôt pauvre – mais Stephen King n’est pas réputé pour utiliser un style très littéraire – j’ai trouvé la lecture de ce polar plutôt agréable. Le personnage du tueur est relativement bien construit, et le fait qu’il ait deux métiers, l’un lui donnant une apparence de gentillesse, l’autre lui permettant d’entrer facilement chez les gens et d’inventer des gadgets facilitant ses méfaits, est une bonne idée, tout comme la relation qu’il entretient avec sa mère, et qui est glauque à souhait.
Ce n’est clairement pas un « grand » Stephen King qui semble beaucoup plus à l’aise dans le registre de l’horreur et du fantastique, mon préféré étant Simetierre. C’est dommage, car l’idée de départ était excellente et les personnages sont plutôt attachants (vive le politiquement correct avec la bande d' »enquêteurs » constituée d’un homme âgé, d’une femme, d’un jeune noir et d’une grande dépressive). A lire sans déplaisir mais rapidement.
Merci à Arthur aux Editions Albin Michel!
Publié le 28 janvier 2015 aux Editions Albin Michel et traduit par Océane Bies et Nadine Gassie, 550 pages.
Si les éditions Albin Michel m'envoient un exemplaire, je veux bien le lire… sinon, je reste sur le souvenir des mes anciennes lectures : "Le fléau", "Ça", "Les Tommyknockers", celui dont tu parles (un très bon cru !) et bien d'autres 😉
Enfin, c'est vrai qu'un changement de genre chez un auteur, cela peut être marrant à découvrir !
ça ne me tente pas du tout, j'irai quand même écouter l'émission des bibliomaniacs 🙂
L'association King et polar aurait pu me tenter, mais la tiédeur de ton enthousiasme me retient… d'autant plus qu'il me reste encore plusieurs de ses "thrillers" à découvrir !
Une éternité que je n'ai pas lu King mais je ne suis pas certaine de l'apprécier dans ce registre…
C'est dommage, j'aurai bien aimé découvrir King dans ce registre.
@Margotte : son changement de genre était une bonne idée, dommage qu'il ne soit pas allé assez loin dans le changement…
@Tiphanie : pour notre "vraie" émission 🙂
@Ingannmic : oui ça me donne envie aussi de découvrir d'autres livres de lui
@Noukette: pas sûre que cela te plaise en effet…
@Tant qu'il y aura des livres : il se lit vite ^^