Trois Jours avec Norman Jail – Eric Fottorino

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Je n’avais encore jamais eu l’occasion de lire des romans d’Eric Fottorino, mais son passage à LGL et les commentaires élogieux de François Busnel, ainsi que quelques billets très laudatifs sur la blogosphère m’ont convaincue de lire son dernier roman « Trois Jours avec Norman Jail »… Las, je suis passée complètement à côté de ce livre !

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« Trois Jours avec Norman Jail » nous parle d’une jeune étudiante en littérature qui rend visite, dans le cadre de sa thèse, à l’écrivain Norman Jail. Celui-ci est l’homme d’un seul livre publié, l’année de ses vingt ans, pendant l’Occupation, et intitulé « Qui se souviendra de nous? ». La jeune femme découvre un graphomane, qui a rempli des dizaines de cahiers avec des romans qu’il n’a jamais essayé de faire publier. L’écrivain lui dit être hanté par un manuscrit qu’il avait dédié à une « femme sauvage » avec qui il avait une liaison, et qu’elle lui avait volé avant de le détruire. Ce manuscrit disparu serait le meilleur qu’il ait jamais écrit, les suivants ne valant pas le coup d’être publiés en comparaison avec ce chef d’oeuvre resté donc inédit.

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J’attendais beaucoup de ce roman tant à cause de la rumeur positive qui le précédait que pour son thème qui, en bonne lectrice, m’intéressait beaucoup. J’ai malheureusement été assommée par la première partie où Norman Jail, interviewé par sa visiteuse, bavasse à n’en plus finir sur ce que signifie pour lui la littérature. Vu le personnage, cela n’était pas incongru et j’aurais pu lire avec plaisir ses grandes déclarations si celles-ci s’étaient étendues sur une vingtaine de pages, mais cette première partie représente…la moitié du roman!
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Je me suis accrochée tant bien pour aller plus loin que les 80 premières pages car j’espérais que le récit soit dynamisé par la révélation d’un secret explosif dans le passé de l’écrivain. En effet, même sans trop d’imagination on pouvait bien se douter que la jeune femme n’allait pas rendre visite à l’écrivain par hasard, et que soit elle soupçonnait des zones d’ombre dans son passé, soit elle était déjà au courant de ce qu’il cachait et souhaitait le confronter. J’ai vu arriver le fameux secret à des kilomètres, et j’ai trouvé cette approche non seulement peu surprenante, mais aussi très scolaire et convenue.
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Je n’ai quand même pas vu que du négatif dans cette narration, sauvée par le fait que Norman Jail fasse lire à la jeune femme un de ses manuscrits inédits. L’effet gigogne du roman dans le roman est plutôt réussi, et je pense d’ailleurs que c’est ce deuxième roman que j’aurais préféré lire car le processus littéraire est vraiment intéressant, même si je n’ai pas été si emballée que ça par l’écriture. Le twist final donne un peu de piquant au livre qui finit sur une note plutôt agréable, mais « Trois jours avec Norman Jail » n’a pas réussi à m’enthousiasmer, je l’ai trouvé vaguement ennuyeux, bavard, prévisible et convenu. Je suis vraiment déçue car j’en attendais beaucoup. C’est une rencontre ratée avec cet auteur que je lisais pour la première fois, pourtant des blogueuses comme Clara et Papillon que j’apprécie beaucoup et qui sont souvent prescriptrices de mes lectures ont adoré ce livre, le qualifiant de « brillant » voire même de « coup de cœur ».
L’aurais-je lu à un mauvais moment?
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« Trois Jours avec Norman Jail » d’Eric Fottorino est donc un roman qui m’a ennuyée et déçue, malgré quelques jolies trouvailles narratives. Je ne comprends pas du tout l’engouement pour ce livre, je suis complètement passée à côté !
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Publié le 11 Février 2016 chez Gallimard, 208 pages.
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23e participation au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMélo.
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11 commentaires sur “Trois Jours avec Norman Jail – Eric Fottorino

  1. et bien ! en voilà une surprise, rares sont les livres qui te déçoivent, par curiosité j'ai lu le billet de Papillon, bien plus enthousiaste effectivement ! Mais je n'ai pas accroché au style et ton billet me fait dire que je peux passer mon chemin !

  2. Oh que tu me fais de la peine ! J'ai beaucoup aimé la première partie et toute la réflexion sur l'écriture, comment c'est presque une question de vie et de mort parfois. C'est l'histoire d'un homme qui a tout sacrifié à l'écriture dans l'espoir d'écrire un jour un grand roman.

  3. @ Marie-Claude: et oui, ça rappelle un de tes récents billets 🙂

    @ Papillon : je sais je sais…c'est aussi pour ça que j'ai mis le lien vers ton billet, pour qu'il y ait des avis contrastés!

    @ Electra : oui c'est vrai que d'habitude je suis plus modérée mais là je suis vraiment tombée de haut…

  4. Je rejoins Papillon.

    Quand Eric Fottorino a en parlé chez Dialogues, justement il a expliqué que Norman Jail qui parle beaucoup de lui dans cette première partie ( avec des digressions, des mensonges et /ou des contradictions) est un kaléidoscope de ce que l'écriture peut être pour un auteur.

  5. @ Clara et Papillon: je comprends que vous soyez déçues ^^

    @ Noukette : bon, je sens que toi aussi tu vas aimer 🙂

    @ Delphine : je sens que je vais me retrouver isolée sur ce coup 🙂

    @ Jérôme : ben voilà, comme tu dis, quand ça veut pas, ça veut pas 🙂

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