L’Etoile Jaune de l’Inspecteur Sadorski

Après avoir lu il y a quelques semaines « L’Affaire Léon Sadorski », dont certaines facettes m’avaient déçue, j’ai quand même enchaîné avec « L’Etoile Jaune de l’Inspecteur Sadorski », le second tome de cette série de Romain Slocombe, et j’ai bien fait, car je l’ai trouvé nettement meilleur que le précédent.

Le récit commence là où le premier tome s’achevait, et se déroule en Juin et Juillet 1942, deux mois qui marquent un tournant dramatique pour les Juifs en France :  obligation de porter l’étoile jaune, mesures discriminatoires, et rafle du Vel d’Hiv les 16 et 17 Juillet. Romain Slocombe a encore une fois réalisé un travail minutieux de recherche, et le roman fourmille de détails et d’informations, avec un réel intérêt historique – j’ai appris beaucoup de choses.La préparation de la rafle du Vel d’Hiv est un contexte affreux, mais passionnant, qui tire vers le haut les autres facettes du livre, l’aspect historique étant vraiment l’atout majeur des livres de Romain Slocombe.

Contrairement à l’intrigue du premier tome, que j’avais trouvée poussive, celle-ci est mieux ficelée et plus intéressante – et toujours inspirée de dossiers réels : lors d’un pique-nique en compagnie de sa femme, Léon Sadorski découvre le cadavre d’une femme dans un sous-bois, et cherche à savoir qui est la victime et pourquoi elle a été tuée. En parallèle, il essaie de retrouver les responsables d’une explosion à la bombe devant un café.

Le personnage de Léon Sadorski prend également plus d’épaisseur: il est toujours aussi opportuniste, profiteur, et libidineux mais sa psychologie est plus fouillée: le contexte de la rafle du Vel d’Hiv et de la persécution des Juifs met en avant son ambiguïté et la complexité de sa personnalité. Si j’avais trouvé complaisantes certaines scènes du tome 1, j’ai été moins gênée par cet aspect, même si on sent quand même qu’il y a toujours une petite tendance pour le scabreux et le vulgaire.

J’ai donc été bien plus convaincue par « L’Etoile Jaune de l’Inspecteur Sadorski » que par le volume précédent, et c’est tant mieux, je préfère que mon intérêt pour une série policière aille crescendo. J’espère donc que j’apprécierai encore plus le tome suivant : « Sadorski et l’ange du pêché ».

 Publié en 2017 chez Robert Laffont (La Bête Noire), en poche chez Points, 592 pages.

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