Fuck America – Edgar Hilsenrath

« Fuck America » est le quatrième roman d’Edgar Hilsenrath, et le premier que je lis de cet auteur. D’inspiration autobiographique, le livre, qui se déroule dans les années 50, met en scène Jakob Bronsky, immigré juif allemand arrivé récemment à New York.

Âgé d’une vingtaine d’années, le jeune homme travaille sur le manuscrit de son premier roman, nommé « Le Branleur »,  tout en menant une vie misérable, au jour le jour, faite de petits boulots, de quartiers interlopes, et de grande solitude. Il tente de se remémorer, difficilement, sa vie d’avant, en Allemagne où sa famille, juive, a enduré persécutions, fuite, séparation, humiliations, les multiples tentatives de son père pour émigrer aux Etats-Unis s’étant toutes soldées par un refus.

« Fuck America » est un récit grinçant, flirtant avec l’absurde, à l’univers sombre, cru et sale. Jakob est un véritable anti-héros, il n’a absolument rien d’aimable : il est obsédé et vulgaire, bizarre, cynique, et possède un humour tordu. Si j’ai trouvé parfois que le récit tournait un peu en rond ou souffrait de quelques longueurs, l’ensemble est néanmoins original et irrévérencieux, avec des scènes marquantes et de nombreuses saillies qui font mouche.

C’est un roman qui ne plaira pas à tout le monde, il faut aimer se faire bousculer par l’auteur, apprécier les univers décalés, les ambiances poisseuses, l’humour noir sur des sujets sensibles Mais c’est une bonne introduction pour qui souhaite découvrir l’oeuvre d’Hilsenth : « Fuck America » n’est pas un pavé, contrairement à la plupart des autres ouvrages de l’auteur, et reste relativement accessible, même s’il s’adresse quand même à un public averti. 

Publié au Tripode, traduit par Jorg Stickan, 320 pages.

 

12 commentaires sur “Fuck America – Edgar Hilsenrath

  1. J’ai découvert Hilsenrath avec ce titre, et l’ai beaucoup lu depuis, avec des résultats variables (j’ai détesté Orgasme à Moscou)… Comme Papillon, j’ai beaucoup aimé Le nazi et le barbier, mais peut-être encore plus Nuit, différent du reste de son oeuvre.

  2. j’avais hésité à lire le Nazi et le Barbier puis j’ai du lire un extrait et je n’ai pas accroché. Tu as l’air d’avoir bien aimé du coup tu devrais peut-être lire également celui-ci ?

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