« Athos le Forestier » est le premier roman de Maria Stefanopoulou. Il évoque le massacre de Kalavryta, perpétré par les Nazis en 1943 : après que des soldats allemands ont été tués par des résistants, tous les habitants masculins âgés de plus de quatorze ans ont été fusillés en représailles. Seuls treize hommes en ont réchappé : parmi eux, Athos, dont le fils est en revanche décédé. A la suite du drame, ce forestier ne rejoint pas sa femme et sa fille, mais décide de vivre dans les bois…
J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre, que j’ai trouvé au début aride et peu accessible. Je me suis vraiment accrochée pour avancer dans le récit, et bien m’en a pris, car j’ai fini par apprécier ce roman assez complexe à appréhender mais aussi très beau. En parallèle de l’histoire d’Athos, un homme qui s’écarte de la société et à qui la nature apporte la résilience, on suit plusieurs générations de femmes de sa famille : sa femme Marianthi et sa fille Margarita ont quitté le village, mais sa petite-fille Lefki, médecin, et son arrière-petite-fille Iokasti reviennent et s’interrogent sur leur mystérieux ancêtre. On rencontre également Kurt, ancien soldat allemand qui est devenu un grand ami d’Athos, ou encore Berthe, sa compatriote, qui souhaite mettre en place des réparations de guerre allemandes dans la région…
Certains passages sont assez brumeux, ou oscillent entre rêve et réalité, mais le roman s’attache à des thématiques profondes : le traumatisme, la résilience, la transmission familiale, la mémoire, le pouvoir de la nature… avec quelques scènes vraiment fortes et réussies. A travers l’histoire de cette famille, c’est aussi l’histoire de la Grèce contemporaine qui affleure : la Seconde Guerre Mondiale, la guerre civile, l’Europe, les réfugiés…
Un texte loin d’être facile à lire mais une très belle découverte !
Publié en 2019 chez Cambourakis, traduit par René Bouchet, 224 pages.
tes bémols font que je passe mon chemin
en fait , ma PAL déborde de très bons livres 😉
moi aussi, mais je suis contente de l’avoir lu, car c’est un livre qui sort de l’ordinaire!