« Le Fleuve des Rois » de Taylor Brown est ma première lecture de ce romancier américain.
Le livre est composé de trois axes narratifs : on y fait connaissance de nos jours de deux frères d’une vingtaine d’années, Lawton et Hunter, qui descendent en kayak l’Altamaha, un fleuve de Géorgie, avec les cendres de leur père. Celui-ci a trouvé la mort un an plus tôt dans des circonstances mystérieuses.
L’ouvrage s’intéresse également à Hiram Loggins dans les années 90 et 2000, un pêcheur accumulant les échecs et menant une double vie. Mais le livre nous entraine aussi en 1564, lors d’une expédition française dans ce qui s’appelait alors la Nouvelle-France, en compagnie de l’illustrateur et cartographe Jacques le Moyne de Morgues (qui a réellement existé).
C’est un bien curieux assemblage d’histoires mais le résultat est assez probant – étrangement c’est plutôt le passé d’Hiram qui est le moins développé, alors que les chapitres se déroulant au XVIe siècle sont très intéressants et fonctionnent plutôt bien avec le périple des deux frères.
Plus que l’intrigue en elle-même, c’est vraiment le talent descriptif de Taylor Brown qui me restera en mémoire : l’auteur est vraiment très doué pour faire vivre le fleuve, véritable protagoniste du roman, et la nature environnante.
C’est un récit plein de rêves brisés, de légendes et de violence que nous conte Taylor Brown. Un livre poisseux dont la lecture est amplifiée par les fortes chaleurs, et qui marque la découverte d’un auteur de talent.
Publié en Mai 2021 chez Albin Michel (Terres d’Amérique), traduit par Laurent Boscq, 464 pages.