« True Story », premier roman de Kate Reed Petty, met en scène des lycéens d’une petite ville américaine en 1999. Après une grosse soirée, deux joueurs de lacrosse, Max et Richard, ramènent chez elle une jeune fille très éméchée qui étudie dans un autre lycée. Ils se vantent ensuite auprès de leurs amis d’avoir couché avec l’adolescente inconsciente dans la voiture…la rumeur enfle, et la jeune fille, qui ne se souvient de rien, fait une dépression et tente de se suicider…
Il y a des romans qui ont plein de qualités et pourtant la mayonnaise ne prend pas. Pour « True Story » c’est un peu l’inverse : c’est un livre pour lequel j’ai plein de bémols, mais qui a fonctionné pour moi. J’ai trouvé la première partie (l’histoire des lycéens, racontée par Nick, un joueur de lacrosse ami des deux garçons impliqués) assez longue, l’intrigue avait du mal à décoller, mais j’ai lu ensuite le reste du livre d’une traite.
Il y a quelque chose de malin et d’inventif dans la structure qui m’a séduite – en effet ce livre est protéiforme : il y a plusieurs narrateurs, Nick, dont j’ai déjà parlé, et Alice, la victime, qui prennent la parole plusieurs fois en 1999 et 2015, mais il y a aussi des brouillons de lettres de candidature pour l’université, des scripts de courts-métrages, des e-mails…
En revanche, j’ai trouvé que la forme prenait parfois l’ascendant sur le fond, et que l’intérêt du roman résidait plus dans la construction que dans l’aspect émotionnel ou psychologique. On sent que c’est un premier roman et j’ai eu l’impression que Kate Reed Petty portait en elle plusieurs livres qu’elle avait incorporés dans « True Story » : l’histoire d’une jeune fille qui pense avoir été agressée sexuellement sans en être sûre, l’histoire de lycéens qui se vantent d’avoir abusé d’une condisciple évanouie, l’histoire d’un homme détruit par son alcoolisme, l’histoire d’une femme droguée et isolée par son conjoint…
Il y a donc un côté patchwork et un peu fourre-tout dans ce livre mais j’ai quand même trouvé le résultat assez probant et ma lecture a été haletante et plaisante. Une autrice à suivre !
Publié en Août 2021 chez Gallmeister, traduit par Jacques Mailhos, 450 pages.
Merci Gallmeister et Léa du Picabo River Book Club pour cette lecture!
C’est souvent le travers des premiers romans : l’auteur veut y mettre trop de sujets qui l’intéressent ou le concernent.
Dans ce cas, je passe, l’aspect patchwork, ça me rase, en général.
Le Caribou l’a abandonné car oui elle n’a pas compris le scénario qui est ajouté, trop patchwork ! Du coup, je l’ai dans ma PAL (mais en anglais) et je vais prendre mon temps pour le lire (ou pas) on verra bien ..
il est assez bancal… ça a fonctionné pour moi mais je comprends très bien que ça déplaise à d’autres…
Je l’ai commencé hier soir car, après son passage à la Grande Librairie, l’autrice m’a séduite avec cette histoire et les 50 premières pages ne me déplaisent pas.
bonne lecture !