Salim et Nadia Yassine forment un couple d’Arabes israéliens, lui musulman, elle chrétienne, qui n’arrive pas à avoir d’enfant. En s’adressant à une agence d’adoption, ils se voient confier un petit garçon de huit ans, Nathanaël. Très vite, ils découvrent que l’enfant est autiste, et passionné par les chansons des Beatles…
La narratrice est Nadia, la mère de famille, dont la vie est bouleversée par l’arrivée de Nathanaël, avec qui, au début, elle a beaucoup de mal à communiquer. De plus, des hommes viennent régulièrement faire pression sur la famille pour que Nathanaël soit élevé en tant que Juif orthodoxe, mais en parallèle, une voiture sombre semble surveiller la maison, alors que des mots demandant que l’enfant soit gardé loin de la religion apparaissent régulièrement dans la boite aux lettres des Yassine. La jeune femme, qui est assistante sociale, fait également la connaissance, dans le cadre de son travail, de Marina, une immigrée russe, qui se plaint du comportement étrange de son mari Roman…
Salim et Nadia sont des personnages touchants, et leur histoire illustre les multiples facettes de la société israélienne : des Juifs, des Arabes musulmans, des Arabes chrétiens, des immigrés russes, des boites homosexuelles, des bigots, des laïques. Si la situation géopolitique est parfois brièvement évoquée, Daniella Carmi a choisi de se tenir éloignée des sujets qui fâchent, pour se concentrer sur les relations humaines, et sur ce qui rapproche les gens. Certaines situations sont assez loufoques, beaucoup sont émouvantes, et tout n’est pas forcément explicité ou limpide dans ce livre.
« La Famille Yassine et Lucy dans les Cieux » est un curieux roman, à l’histoire pas toujours crédible, à la limite de la fable, mais qui déborde d’ouverture d’esprit et de tendresse. Un joli roman, dont la lecture fait du bien.
Publié en 2017 chez L’Antilope, traduit par Jean-Luc Allouche, 192 pages.