Auteur prolifique, Henri Raczymow prend le prétexte d’une déambulation parisienne pour nous faire part dans « L’arrière-saison des lucioles » de réflexions et d’anecdotes, avec un certain franc-parler et un humour qui n’est jamais loin, malgré les thèmes parfois graves qu’il aborde.
L’auteur réussit à être volubile et à nous livrer un récit extrêmement riche en moins de deux cents pages, un exploit !
Une jeunesse dans le Belleville de l’après-guerre, peuplé des fantômes des victimes de la Shoah, marqué par la culpabilité des survivants, le communisme, la culture yiddish, l’école républicaine française, les années 70 au carrefour entre la judéité, l’écriture et l’engagement politique, symbolisé par la revue Traces.
Les amitiés, les influences littéraires, les brouilles…Le récit bruisse de références, à des auteurs, à des livres, me donnant par exemple envie de découvrir Rachel Ertel
Les notions de mémoire, de transmission et d’héritage ne sont jamais loin … tout comme l’ombre des morts qui peuplent désormais « le petit cimetière » de l’auteur.
Un récit qui ressemble à la vie, peut-être parce que comme l’écrit l’auteur à la fin, « La littérature, au fond, est une grande consolatrice. Elle est la vraie vie, oui, peut-être, mais par rattrapage »
Publié en Mars 2023 à l’Antilope, 192 pages.