« Le Procès Mein Kampf », le dernier livre de Harold Cobert s’attache à une histoire vraie mais méconnue (je suis tombée des nues en apprenant le sujet car je n’en avais jamais entendu parler). Hitler s’opposait farouchement à ce que son livre « Mein Kampf » soit traduit en français car contrairement à ce qu’il annonçait publiquement, ses écrits soulignaient clairement sa volonté d’envahir la France.
En 1934, plusieurs personnes aux convictions politiques et aux profils très différents s’allient pour faire traduire et publier « Mein Kampf » en France: une sorte d’union sacrée dont le seul point commun est de se méfier comme la peste d’Hitler et de vouloir avertir la population française. Certains s’inquiètent de son antisémitisme forcené, d’autres, au contraire, sont tout à fait antisémites mais en bons patriotes ou militaires veulent alerter sur un risque de guerre.
Mais en apprenant qu’une traduction française est publiée, Hitler est furieux et sa maison d’édition allemande porte plainte, d’où le fameux procès du titre.
Au delà de l’aspect historique, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui nous met en présence de nombreuses personnes ayant réellement existé dont Philippe Lamour qui incarne son rôle d’avocat de la défense avec beaucoup de panache. Il y a d’ailleurs toute une partie du livre qui retrace le procès en lui-même, avec la stratégie de cet avocat. J’imaginerais bien cet ouvrage adapté au théâtre, avec l’importance du texte et la force des échanges et des alliances entre les protagonistes.
Le récit est tout aussi enlevé qu’il est passionnant. A noter qu’il est complété d’articles de journaux de l’époque sur cette affaire, ainsi que de la copie du jugement rendu.
J’ai lu beaucoup de livres sur la Seconde Guerre Mondiale ou le Nazisme, et je m’étonne toujours que 80 ans après, on trouve encore des sujets peu ou pas exploités en littérature. Il y a beaucoup de choses dans cet ouvrage qui font malheureusement écho à la période actuelle, ce qui en encourage encore plus la lecture.
Une excellente découverte.
Publié en Janvier 2025 aux Escales, 336 pages.