Comme pour quasiment toute la blogosphère, c’est Moon Palaace qui m’a convaincue de lire « Silens Moon » de Pierre Cendors, auteur que j’avais découvert, déjà grâce à elle, mais avec d’autres romans : « Archives du Vent » et « L’Enigmaire ».
Nous sommes dans les années 30 en Allemagne, alors que le nazisme gronde. Le narrateur, Herne Heimlicht, est un quadragénaire qui mène une vie solitaire. Un jour, il reçoit un faire-part de décès au nom de …Herne Heimlicht. Intrigué, il mène son enquête, et découvre qu’il avait un homonyme, plus âgé que lui, un vétéran de la Première Guerre Mondiale à la gueule cassé. Ses recherches le mènent jusqu’à un cabaret, le Morador, où il rencontre une artiste à la grande beauté, Nada Neander…
Quel plaisir de lecture ! Pierre Cendors a une plume superbe et excelle à créer des atmosphères brumeuses, mystérieuses, oniriques…En tant que lectrice, je me suis posé beaucoup de questions, car il y a de nombreux faux-semblants dans cette histoire, et des dissimulations, volontaires ou pas – Herne (n°2) se met dans les pas de son homonyme décédé, Nada est très secrète, Wolfram n’est pas ce qu’il semble être, Herne (n°1) est défiguré au point que même son père ne le reconnait pas…et qui était ce fameux Haller, dont l’apparition furtive dans sa vie avait tant marqué Herne? Il y a des secrets, des déguisements, des pseudonymes, des identités doubles…un peu à l’image de cette période floue où la Mort rôde, quand elle n’appelle les clients du cabaret au téléphone…
« Silens Moon » est un roman d’ambiance porté par une écriture ciselée, tout en délicatesse, une expérience de près de 200 pages qui nous fait entrer dans un monde incertain, où la Nuit et le Brouillard ne sont jamais loin. Un très beau livre, à l’image de sa couverture… à découvrir!
Publié en 2019 chez le Tripode, 188 pages.