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« Le Métier de Vivant » de François Saintonge est un roman que j’ai lu un peu par hasard, attirée par sa couverture étrange et par le fait que son auteur, comme Elena Ferrante, cache farouchement sa véritable identité sous un pseudonyme.
En 1917, Max, un jeune homme issu de la grande bourgeoisie, n’est pas au front contrairement au reste de sa classe d’âge, mais planqué à la Maison de la Presse grâce aux relations haut placées de sa mère, dont il est le fils unique. Dans une soirée, il rencontre une franco-américaine, Dionée Bennet, avec qui il vit une nuit d’amour. Cette jeune femme exactement du même âge que lui est son parfait sosie féminin…est-ce un pur hasard, est-ce sa demi-sœur ou sa sœur jumelle cachée? Lorsque son cousin germain Léo disparaît dans un accident d’avion, Max décide de ne pas attendre que la loi le rattrape et de partir pour le front.
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François Saintonge nous propose une fresque couvrant près de vingt-cinq ans, autour de trois camarades de lycée, les cousins Max et Leo, et Lothaire, un aristocrate au pied-bot amateur de prostituées. Max est un jeune homme assez nonchalant, qui se laisse porter par la vie, et profite pleinement des années folles, mais toujours avec beaucoup de détachement. Sa seule passion est celle qu’il éprouve pour Dionée, avec son visage si similaire au sien qui attise sa curiosité, alors qu’elle ne semble ni remarquer la ressemblance ni s’en interroger. Ils ne se voient que par intermittence, entre deux expéditions de la jeune femme, qui est reporter de guerre. On suit également le parcours des deux hommes les plus proches de Max, son cousin Leo et son ami Lothaire, tous les trois possédant une infirmité, l’un de naissance les deux autres suite à la guerre.
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« Le Métier de Vivant » est un roman au rythme assez nonchalant et désinvolte, comme ces trois hommes que même la guerre, ses horreurs, et les blessures dont ils souffrent ne parviendront pas à atteindre vraiment. Le livre est très bien écrit, très agréable à lire, et je l’ai dévoré car il y a vraiment un souffle particulier qui porte ce récit et m’a donné envie de le lire d’une traite pour en connaître la finalité. « Le Métier de Vivant » n’a pas un dynamisme contemporain mais un charme aérien qui m’aurait presque fait croire que je lisais un roman écrit dans les années 50. Les différents mystères -qui a écrit une lettre anonyme à Max pour fustiger son côté planqué? Dionée est-elle la sœur de Max?-donne un côté intrigant au livre. Max pourrait sembler superficiel, mais c’est en fait un homme qui a des valeurs et le sens du devoir, malgré son goût pour la contemplation.
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La fin m’a néanmoins laissée sur ma faim, j’aurais voulu passer un peu plus de temps avec les personnages et surtout obtenir certaines réponses, et j’ai trouvé que le roman se terminait un peu trop brutalement. J’ai néanmoins passé un très bon moment de lecture, le récit est vraiment fluide et François Saintonge a su m’embarquer dans cette histoire, ce qui n’était pas forcément couru d’avance car j’ai habituellement du mal avec les personnages désinvoltes et les intrigues relâchées sur plusieurs décennies. « Le Métier de Vivant » est donc un livre très bien écrit et très agréable, sans être non plus transcendant en comparaison de certains poids lourds de cette rentrée littéraire, qui mettent la barre très haut, comme « Profession du Père » de Sorj Chalandon, « Intérieur Nuit » de Marisha Pessl, « Otages Intimes » de Jeanne Benameur ou « D’après une histoire vraie » de Delphine de Vigan. Mais son charme lui permet de tirer son épingle du jeu et, sans être inoubliable, de me faire garder en tête cette ambiance joliment surannée.
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Publié le 2 Septembre 2015 aux Editions Grasset, 256 pages.
Je n'arrive pas à voir la couv tu sais….tu connais la vraie identité de l'auteur? Moi je suis assez tentée sauf s'il certains points ne sont pas élucidées à la fin, car j'aime ce que tu dis sur l'ambiance de l'écriture des années 50, mais j'aime aussi quand la boucle est bouclée.
@Galéa : oui, désolée il y a eu un problème avec l'image! non je ne connais pas son identité, je ne suis pas dans le secret des dieux ^^ oui, moi aussi ça me gêne toujours quand la boucle n'est pas totalement bouclée…
Pas très tentée, personnellement… Je pense en effet qu'il y a des lectures plus "nourrissantes" en cette rentrée, même si un peu de légèreté ne nuit pas !
@ Delphine : c'est clair que cette rentrée littéraire est chargée en lectures prometteuses, voire exceptionnelles !
La couverture me tape également dans l'oeil à chacune de mes sorties en librairies mais l'intrigue me parait trop "classique" ou "surannée" comme tu dis pour vraiment m'accrocher. A priori, je passe mon chemin.