La Trilogie Hambourgeoise : Le Faussaire de Hambourg – Cay Rademacher

Dernier tome de la Trilogie Hambourgeoise, « Le Faussaire de Hambourg » se déroule en 1948. Frank Stave a quitté la brigade des homicides pour l’office de lutte contre le marché noir. Alors qu’il enquête sur l’apparition de faux billets de banque, une affaire défraye la chronique : le déblaiement des ruines d’un immeuble de bureaux a en effet provoqué la découverte de nombreux objets d’art, à côté du cadavre d’un homme non identifié.

Je n’ai pas vraiment été convaincue par l’intrigue policière. Pourtant, malgré cette déception, le livre est très intéressant car il évoque, via le fait divers dont s’est inspiré Cay Rademacher, les liens entre art et nazisme, que ce soit par la mise au ban d’œuvres considérées comme dégénérées ou par l’utilisation de l’art comme outil de propagande. Veit Harlan, le réalisateur du « Juif Süss », et sa femme actrice Kristina Söderbaum, font leur apparition dans l’intrigue, qui met en avant le fait qu’au grand dam d’une partie de l’opinion, le réalisateur n’a pas été condamné par la justice et a même été lavé de toute culpabilité par la commission de dénazification.

L’intrigue est aussi l’occasion d’évoquer un événement majeur dans l’Histoire allemande de l’après-guerre. Trois ans après la capitulation, les Hambourgeois voient enfin la lumière au bout du tunnel, l’espoir renait avec l’apparition du Deutsche Mark qui devrait mettre fin à l’inflation galopante et au marché noir. Même la vie personnelle de Frank semble s’adoucir, avec des signaux montrant que l’on se tourne désormais vers l’avenir, vers la construction d’une ère nouvelle. Pourtant, exactement au même moment, la guerre froide prend de l’ampleur avec le début du blocus de Berlin…

J’ai été vraiment ravie de lire cette trilogie, portée par des personnages attachants et un contexte historique très riche. Je ne sais pas si l’auteur a prévu de s’arrêter là ou de continuer la série policière avec d’autres tomes mais je ne serais pas contre le fait de retrouver Frank Stave et la suite de l’Histoire allemande …

Publié aux Editions du Masque en 2017, traduit par Georges Sturm, 336 pages.

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