Les Evaporés – Thomas B. Reverdy

 

Au Japon, Kazehiro quitte le domicile conjugal en pleine nuit et disparaît. Sa fille, Yukiko, qui vit en Californie depuis de nombreuses années, décide de retourner au Japon afin de mener l’enquête avec son ex petit-ami, Richard B. un poète-détective américain. On croise également dans ce récit Akainu, un adolescent qui a fugué après le tsunami, lorsqu’il a compris que sa mère ne viendrait plus jamais le chercher à l’école.

Dans ce roman extrêmement bien écrit, Thomas B. Reverdy dépeint avec une belle plume élégante la face sombre du Japon, l’envers du décor: yakusas, corruption, absence de respect de l’humain après la catastrophe nucléaire, personnes déplacées, vivant dans la misère… On sent que l’auteur connait très bien le Japon-le pays n’est ici pas un prétexte, un décor de pacotille, parsemé de quelques références wikipédia- et c’est un roman bien documenté, qui m’a rappelé par certains points « Fukushima, récit d’un désastre » de Michael Ferrier.
Le concept du « johatsu », l' »évaporé » est un sujet extrêmement intéressant, un des fantasmes les plus courus de l’homme: disparaître du jour au lendemain pour s’inventer une nouvelle vie. Même si les thèmes évoqués et les faits relatés par Thomas B. Reverdy sont souvent assez sombres, ce n’est pas du tout un roman glauque ou stagnant dans les bas-fonds japonais. Il y a au contraire beaucoup de poésie, d’humanité, de solidarité dans ce récit, notamment lorsque l’on suit les pérégrinations de Kazehuro, rebaptisé Kaze, et d’Akainu. Le point de vue de Richard B., le seul occidental du roman, venu au Japon par amour pour Yukiko, sur le mode de vie et la culture japonaises est également très pertinent.

Pourtant, même si je trouve à ce roman beaucoup de qualités, j’ai eu du mal à rentrer dans le récit, à m’attacher aux personnages. Autant j’ai trouvé que Kaze et Akainu étaient très bien dépeints, autant j’ai été moins convaincue par Richard B. et Yukiko, que j’ai trouvé moins bien incarnés. J’ai donc ressenti un vague ennui à la lecture de ce livre, une fatigue lancinante qui m’a empêché de prendre vraiment du plaisir à lire ce livre. C’est dommage car les thèmes abordés et la plume de l’auteur valent clairement le détour, mais il m’a manqué un je-ne-sais-quoi pour être franchement convaincue.Vous retrouverez mon avis sur les Evaporés, et celui de mes comparses Coralie, Laure et Marjorie dans notre prochain podcast Bibliomaniacs, qui sera en ligne début Juin.

18 commentaires sur “Les Evaporés – Thomas B. Reverdy

    1. j'avais également lu ta critique très positive…peut-être que si je l'avais lu dans un état d'esprit différent, il serait mieux passé…mais ce n'est pas le cas…

  1. Je l'ai fini hier et j'ai eu la même impression que toi. C'est très bien écrit, j'ai retrouvé les endroits que j'ai visités, mais je ne me suis pas attaché, j'ai eu l'impression que c'était un peu froid et aseptisé.

    1. j'avais lu ta critique (en diagonale, pour ne pas être trop influencée) et vu que ce roman t'avait beaucoup plu…encore un livre qui ne fera pas l'unanimité!

    1. je n'ai lu aucun livre de ma PAL depuis Janvier… par contre plein de ma LAL, comme quoi…
      C'est toi qui organises "le premier mardi c'est permis"? 🙂
      merci pour la bannière…ça pourrait être mon dos en effet…ou pas 😉

  2. Je ne peux pas dire que je me suis franchement ennuyée mais je suis d'accord avec toi : j'ai gardé une vraie distance. Le thème de l'après catastrophe m'a intéressée, ainsi que celui des évaporés, mais les personnages ne sont pas incarnés je trouve. Les lieux sont mieux écrits que les personnages. C'est un roman du lieu !

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