Je lis très peu de romans jeunesse, ou alors ce sont des livres qui m’ont marquée lorsque j’étais enfant ou ado, comme les livres de Cynthia Voigt (Samuel Tillerman, Le Héron Bleu) et que je relis aujourd’hui. Mais voici une exception à la règle : « Les orphelines d’Abbey Road » d’Audren, que j’ai reçu grâce à Stéphie.
Derrière cette magnifique couverture, entre gothique et art nouveau, se cache, comme le titre l’indique, une histoire d’orphelines : du nourrisson à l’adolescente, elles vivent dans l’orphelinat pour filles d’Abbey Road, dont Lady Bartropp est la bienfaitrice. Le quotidien n’est pas toujours très rose pour ces jeunes filles, dont certaines, comme Joy, souffrent d’avoir perdu leurs parents. Car le terme d' »orpheline » recouvre celles qui ont été abandonnées bébé, comme celles qu’on a retirées à leurs parents indignes, ou celles qui ont connu la douceur d’un foyer – et en ont donc la nostalgie – avant la disparition de leurs parents. Les religieuses qui tiennent l’orphelinat ne sont pas méchantes , mais pas forcément très flexibles ou psychologues. La solidarité entre filles permet de compenser un quotidien souvent morne. Et lorsque Pauline revient d’une balade dans les souterrains avec une brûlure qui ne veut pas guérir, et commence à dépérir, les filles, Joy et son amie Margarita en tête, vont explorer un monde fantastique pour tenter de soigner leur amie.
Je ne suis pas une grande fan du fantastique, mais celui-ci représente finalement assez peu de pages sur le total du roman, et c’est tant mieux pour moi – même si je pense qu’il aurait quand même pu être plus développé et arriver plus tôt dans le récit pour ceux qui sont fan de ce genre. Ce qui m’a beaucoup plu dans le livre est la vie quotidienne des orphelines, leurs interactions, et les réflexions profondes sur la perte d’êtres chers et la psychologie des adultes. Joy et Margarita, notamment, sont des personnages très attachants, qu’il me tarde de retrouver dans les volumes suivants (il y a quatre tomes). Le roman, même s’il est publié par l’Ecole des Loisirs, aborde donc des thèmes qui parleront aussi aux adultes. D’ailleurs, il évoque des sujets qui ne sont pas vraiment enfantins, comme les changements du corps mais aussi les attirances homosexuelles.
Si les épisodes se passant dans le monde fantastique ne m’ont pas forcément convaincue (mais je ne suis ni fan du genre, ni la cible du roman), ni la fin, que j’ai trouvée un peu débonnaire (mais pareil, j’ai un œil d’adulte sur un roman pour jeunes), j’ai beaucoup apprécié les personnages, et l’ambiance du livre. Les thèmes abordés, les conversations entre les filles, sont vraiment intéressants, même pour un adulte. C’est donc avec plaisir que je lirai les tomes suivants.
je ne l'ai pas lue mais c'est une série jeunesse qui a fait ses preuves.
J espère que les tomes suivants seront à la hauteur 🙂
Je note l'idée pour l'anniversaire de ma nièce dans quelques semaines.
J'espère que ça lui plaira