Mort de Bunny Munro – Nick Cave

« Mort de Bunny Munro » est un livre que j’avais envie de lire depuis bien longtemps, et le Mois Anglais a été le bon prétexte pour l’ouvrir enfin puisque l’histoire se passe en Angleterre. C’est un roman de Nick Cave, qui est un chanteur australien que j’aime beaucoup et dont je suis fan depuis près de vingt ans.

J’ai également son précédent roman « Et l’âne vit l’ange », publié en 1995, dans une jolie édition du Serpent à Plumes, mais je n’ai jamais réussi à le lire, le trouvant complètement illisible! J’avais donc peur qu’il en soit de même pour « Mort de Bunny Munro » mais celui-ci est très différent, et facilement accessible.

« Mort de Bunny Munro » c’est l’histoire d’un homme qui part complètement en vrille, Bunny Munro, un représentant en cosmétiques qui , à la mort de sa femme, emmène son fils de neuf ans en déplacement professionnel, sur la route avec lui.

Il est vrai que Nick Cave a su créer une vraie atmosphère dans ce livre, que le récit, complètement barré et outrageux, a un rythme hypnotique qui m’a happée malgré moi… Mais Nick Cave nous abreuve jusqu’à plus soif des délires sexuels et de l’enchainement de coîts de son personnage principal. Bunny Munro est un pauvre type, sans aucune flamboyance, et la répétition incessante de ces épisodes minables a fini par me lasser. J’ai eu l’impression que Nick Cave se débarrassait de tous ses fantasmes plus ou moins avouables en les déversant dans ce roman.

« Mort de Bunny Munro » est un livre marquant, mais pas vraiment pour les bonnes raisons…il aurait mérité un peu plus de finesse, et plus de diversité dans les situations, au lieu d’aligner sans fin les scènes de sexe et les fantasmes. C’est dommage, Nick Cave est un auteur de talent, qui écrit des chansons magnifiques. On sent effectivement le talent dans ce roman, il y a du bruit et de la fureur, le livre est bien écrit, avec une vraie atmosphère, mais c’est beaucoup trop outré pour être vraiment intéressant à mes yeux.

Publié le 6 janvier 2010 aux Editions Flammarion, traduit par Nicolas Richard, 332 pages. Existe en poche chez Points.

Difficile de s’attacher à Bunny, obsédé sexuel qui enchaine les liaisons et est excité par n’importe quelle femme, même des adolescentes à peine pubères ou la voix de Kylie Minogue à la radio. Il a poussé sa femme au suicide à cause de son comportement, aime sincèrement son fils mais n’hésite pas à le laisser de longs moments seul dans la voiture pendant qu’il trousse ses clientes et ne l’emmène pas chez le médecin alors que l’enfant souffre d’une blépharite qui le rend quasiment aveugle. Bunny Junior est d’ailleurs le seul personnage attachant du roman, un enfant intelligent et très mûr de neuf ans, qui voit sa mère morte partout et suit son père dans sa dégringolade en sachant confusément que la mort l’attend au bout du chemin.

3 commentaires sur “Mort de Bunny Munro – Nick Cave

  1. Il avait fait un duo il y a une vingtaine d'années avec je ne sais plus quelle chanteuse, qui me donnait les larmes aux yeux tellement c'était beau. C'est ce que je vais retenir, parce que là vraiment ce n'est pas du tout mon "univers" on va dire.
    Mais on ne peut pas avoir tous les talents non plus.

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