Je me suis tue – Mathieu Menegaux

Après « La Maladroite », voici un autre premier roman que j’ai découvert grâce à la blogosphère, notamment les billets de Clara et de Delphine, mais dont on a finalement peu parlé : « Je me suis tue » de Mathieu Menegaux. Pourtant derrière un titre qui fait penser à un témoignage d’enfant martyr ou de femme battue, se cache un court roman qui se lit d’une traite, et qui marque comme un coup de poing.

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« Je me suis tue » est une lettre que Claire écrit pour expliquer ses actes, plus de deux ans après les faits, alors qu’elle vient juste d’être condamnée à l’issue de son procès. C’est une femme d’une quarantaine d’années, évoluant dans un milieu aisé, ayant un poste à responsabilité, en couple depuis des années avec Antoine. Elle veut enfin dévoiler la vérité, une vérité que nul autre qu’elle ne connait : ni le juge, ni son mari, ni son avocate, ni les témoins. Dès le début les questions sont posées : quel crime a commis Claire? Comment en est-elle arrivée là? Pourquoi ne révèle-t-elle que maintenant ce qu’il s’est réellement passé? Difficile de ne pas trop en dire, mais un soir, un drame a bouleversé la vie de Claire. Elle a fait le choix de se taire, mais cela a enclenché un engrenage qui l’a conduite jusqu’à l’irréparable.

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C’est un roman qui m’a happée et que je n’ai pas lâché avant la fin. Etant raconté à la première personne, il permet de s’identifier à Claire, aux drames qui lui arrivent et à ses choix. Ceux-ci sont malheureusement mauvais, surtout avec l’éclairage de la fin, mais tout à fait compréhensibles : qu’aurait-on fait à sa place, dans la même situation, dans le même contexte? Il n’y a pas de mots en trop, de débordements d’émotions, l’écriture de Mathieu Ménegaux est juste et précise, très efficace.

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« Je me suis tue » de Mathieu Ménegaux étant basé, comme un triller, sur un suspense, des non-dits, des rebondissements, je ne peux pas en dire beaucoup plus, afin de ne pas dévoiler l’intrigue, mais c’est un premier roman très maîtrisé, qui nous fait rentrer dans le cerveau d’une femme qui tente à la fois de gérer sa souffrance et d’avancer dans la vie, au risque que tout ce qu’elle a construit se délite complètement, jusqu’à la tragédie. Un premier roman très marquant, à découvrir.

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Publié le 1er Avril 2015 aux Editions Grasset, 192 pages.

11 commentaires sur “Je me suis tue – Mathieu Menegaux

  1. @ Delphine : j'ai mis beaucoup de temps à écrire ce billet, même s'il est court, car j'étais embêtée pour trouver le juste milieu entre dire de quoi ça parle sans spoiler!

  2. @ Laeti & Joelle: merci!

    @ Clara : c'est clair qu'il est réussi!

    @ Tiphanie : il y a vraiment du suspense, en effet!

    @ Tant qu'il y aura des livres : si je n'avais connu le nom de l'auteur j'aurais pensé que c'était une femme qui l'avait écrit

    @ Marie-Claude : merci ! 🙂 et toi tu me donnes envie de lire des romans québécois 🙂

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