Corrosion – Jon Bassoff

Dans le cadre du Challenge des 10 ans de Gallmeister, j’ai eu vent d’un roman  noir qui semblait faire l’unanimité sur la blogosphère : « Corrosion » de Jon Bassoff. Et effectivement, c’est un roman… très très noir! Je n’en suis pas sortie indemne…

Joseph Downs, un ancien marine défiguré en Irak, tombe en panne dans un bled au milieu de nulle part. Dans un bar, un homme maltraite sa femme. Joseph intervient, la femme, Lilith, le retrouve plus tard à son hôtel. Sept ans plus tôt, un adolescent, Benton Faulk, vit dans une famille dysfonctionnelle, entre une mère mourante et un père qui tente de fabriquer un médicament pour la sauver, qu’il teste sur une multitude de rats. Les seules échappatoires de Benton sont une cabane de mineur, perdue dans la montagne, dans laquelle il aime à se réfugier, et sa fascination pour Constance, une jeune femme serveuse de restaurant.
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photo auteur
Jon Bassoff
Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en ouvrant « Corrosion ». Au vu de la quatrième de couverture, je m’attendais à un jeu de dupes entre Joseph et Lilith, où la victime n’était pas forcément qui on croit. Mais je me suis retrouvée dans un roman extrêmement sombre, poisseux, où l’on navigue dans les eaux troubles d’un cerveau malade, et qui ne correspondait absolument pas à ce que j’imaginais. « Corrosion » est un livre très bien maîtrisé, qui a su vraiment me surprendre, et m’entraîner malgré moi dans des dédales de noirceur. Le récit est parfois brumeux, notamment dans la première partie, où l’on ne comprend pas tout, mais la deuxième partie permet d’éclairer les zones d’ombre
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Jon Bassoff, qui signe ici un premier roman, a une écriture cinématographique, et il est très doué pour camper des atmosphères glauques et complètement désaxées. la maison où grandit Benton, ou la cabane du mineur, en sont les parfaits exemples. « Corrosion » est un roman dont la lecture m’a perturbée, m’a glacée, autant pour ce qu’il décrit que pour ce qu’il laisse à imaginer. Sa lecture m’a mise mal à l’aise, car c’est une plongée dans l’Amérique profonde, dans tout ce qu’elle a de tordu : on ne peut faire confiance à personne, car tout le monde est soit fou, soit pervers, soit malhonnête – on ne peut se raccrocher ni aux parents, ni à l’Eglise, ni à l’amour, tous les jeux sont faussés.
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Je ne pense pas être une petite nature mais j’ai trouvé « Corrosion » vraiment perturbant, sans doute parce que je l’ai ouvert en toute innocence, sans savoir à quoi m’attendre. J’ai pourtant aimé ce livre de Jon Bassoff qui m’a fait sortir de ma zone de confort, mais je ne le conseillerais pas à tout le monde pour autant. Je ne sais pas si on peut parler de « belle » surprise pour ce roman, mais en tout cas « Corrosion » est un roman surprenant, puissamment morbide, qui vaut le coup d’être lu.
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Publié le 1er Janvier 2016 chez Gallmeister, traduit par Anatole Pons, 226 pages.
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7e participation au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo et 2e participation au Challenge Gallmeister organisé par Lea Touch Book.
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11 commentaires sur “Corrosion – Jon Bassoff

  1. @ Jérôme : effectivement "Un homme à terre" a l'air bien pire… mais bon, tu es un gros dur contrairement à moi 😀

    @ Clara : clairement!

    @ Belles Lectures les gens : ah, merci !

    @ Léa : merci du conseil 🙂

    @ Marine et Camille : au moins tu es prévenue, pour moi ce fut une grosse surprise de lire autant de noirceur

    @ Delphine: pas sûre en effet

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