« Généalogie du Mal » de Jeong Yu-Jeong est un thriller psychologique coréen qui nous emmène dans un immeuble de standing dans un nouveau quartier d’Incheon.
Yujin, vingt-six ans, se réveille un matin et découvre qu’il est couvert de sang. En explorant l’appartement, il découvre sa mère, qui vivait avec lui, égorgée. Son père et son frère étant morts il y a seize ans, son frère adoptif étant en déplacement, et la porte ne présentant aucune trace d’effraction, Yujin en arrive à la conclusion que c’est lui le meurtrier de sa mère. Mais que s’est-il passé durant la nuit?
« Généalogie du Mal » nous plonge dans la tête d’un psychopathe qui s’ignore. Yujin doit non seulement cacher son crime, vis-à-vis de son frère adoptif, de sa tante ou même de la police, mais aussi comprendre comment il a pu en arriver là… en effet, avant le drame, c’était un jeune homme calme et obéissant, très cadré et surveillé par sa mère, et soumis à une médication rigoureuse dispensée par sa tante médecin. Dans le huis clos de son appartement, Yujin tente de faire la lumière sur les seize dernières années.
Ne vous attendez pas à découvrir la Corée ou la culture coréenne avec ce thriller : l’histoire est très centrée sur Yujin et sur l’appartement familial et pourrait se dérouler en France ou aux Etats-Unis sans qu’il n’y ait vraiment d’impact sur le récit. Jeong Yu-Jeong semble avoir travaillé minutieusement l’histoire : le sujet est original, les différents événements s’enchaînent de façon cohérente, la fin est plausible – des qualités indéniables que je ne retrouve pas toujours dans les thrillers… Il y a également quelques trouvailles intéressantes, notamment le duo formé par la mère et la tante qui se sont alliées pour tenter de maîtriser les travers de Yujin, ou encore le jeu du chat et de la souris entre Yujin et son frère adoptif lorsque celui-ci rentre de déplacement et commence à avoir des doutes…
J’ai en revanche eu du mal à entrer dans ce roman, mais j’ai persévéré et j’ai fini par m’y plaire. J’ai quand même trouvé le récit un peu trop froid, un peu trop lisse – cela dit, c’est quand même un livre sur un psychopathe, avec un récit très introspectif, donc il est normal qu’il n’y ait pas de grandes envolées lyriques , mais il m’a manqué un souffle littéraire, je suis restée un peu à distance de ce récit qui par conséquent ne m’a pas emportée autant que je l’aurais souhaité.
Je ne suis pas sûre que « Généalogie du Mal » de Jeong Yu-Jeong me marque durablement, mais c’est un roman qui a le mérite d’être original et bien maîtrisé, et que je recommande aux amateurs de thrillers à la recherche d’un livre qui sort du lot!
Un roman à l’affiche du Bibliomaniacs de Juin 2018.
Publié en Avril 2018 aux éditions Picquier, traduit par Kyungran Choi et Pierre Bisiou, 408 pages.
Bonjour Eva, je compte bien le lire dès que je pourrai. J’ai lu quelques critiques positives. Et puis des polars coréens, il n’y en a pas tant que cela. Bonne après-midi.
bonne future lecture! à bientôt Dasola!
J’aime bien la littérature coréenne mais n’étant pas un adepte du thriller j’aime autant faire l’impasse.
je crois bien que c’était le premier roman coréen que je lisais!
J’adore la couv, que j’ai déjà repérée depuis un petit moment. J’avais lu une bonne critique sur un autre blog mais j’avais un peu peur que ça s’attarde sur des détails sordides. Du coup, je n’ai pas tenté. Qu’en dis-tu ?
non ce n’est pas sordide, je ne me souviens pas de pages ou de passages qui m’auraient vraiment dégoûtée ou mise mal à l’aise!
Je l’ai noté suite à votre émission des Bibliomaniacs… quelques bémols ne m’ont pas arrêtée ! 🙂
j’espère qu’il te plaira!
Bonsoir Eva, j’ai eu du mal à terminer ce roman qui a priori m’attirait beaucoup. J’ai aimé le début et après j’ai peiné. Je m’attendais à autre chose. Le fait que Yujin arrive à dissimuler le corps de sa mère puis de sa tante sans que son frère adoptif le découvre tout seul m’a paru un peu invraisemblable. Bonne soirée.