Le mois dernier, j’ai eu l’occasion via le Picabo River Book Club de rencontrer Dathan Auerbach pour la sortie de son livre « Bad Man ». Malheureusement, les conditions climatiques m’ont empêchée d’aller à la rencontre mais j’ai néanmoins eu l’occasion de lire ce roman et même de poser des questions par email à l’auteur via Anaïs Morel, la sympathique attachée de presse de Belfond.
Ben, un adolescent, va faire des courses au supermarché avec son petit frère Eric, âgé de trois ans. Une seconde d’inattention, et Eric disparaît... Cinq ans plus tard, Eric n’a toujours pas été retrouvé, et l’affaire n’a pas été résolue. La police semble avoir abandonné l’enquête, les gens se désintéressent de cette disparition mais Eric n’a jamais perdu espoir de retrouver son frère, il est convaincu que celui-ci est toujours vivant et continue à faire du porte à porte et à placarder des affiches. Depuis la disparition d’Eric, la belle-mère de Ben est en dépression et vit recluse, incapable de travailler. L’argent manque dans le foyer, et Ben doit trouver un travail. Il postule au supermarché où a disparu son frère et se retrouve à travailler dans une ambiance étrange, avec Marty, qui devient son seul ami, Miss Beverly la très bizarre responsable du rayon boulangerie et Bill Palmer, le directeur qui semble cacher quelque chose.
Le thème de la disparition d’enfant et le mystère qui l’entoure sont très porteurs, et j’ai vite été accrochée par ce roman. L‘ambiance est vraiment très particulière : la plupart des personnages semblent assez louches et on se demande s’ils ont été impliqués d’une façon ou d’une autre dans la disparition d’Eric. Même Ben est un jeune homme étrange, qui semble avoir parfois une perception décalée de la réalité. Durant tout le récit, on se demande sans cesse si c’est la vérité, si Ben est paranoïaque, s’il fantasme…
Quelques parties du roman sont moins bien maîtrisées, avec un récit qui part un peu dans tous les sens, mais j’ai vraiment beaucoup aimé l’ambiance et cette sensation de flirter en permanence avec la folie voire le surnaturel, notamment dans ces lieux inquiétants que sont le supermarché, la forêt ou encore la zone pavillonnaire.
Voici les questions que j’ai posées à Dathan Auerbach et ses réponses (que j’ai traduites) :
BAD MAN n’est pas directement inspiré de faits réels. A l’époque où j’ai commencé à écrire ce roman, j’écoutais un certain nombre de podcasts « true crime » et je me souviens m’être enthousiasmé à l’idée de certaines directions que pourrait prendre l’histoire. L’origine la plus concrète de BAD MAN vient de quand je travaillais la nuit dans une épicerie. Je prenais mes pauses repas dehors, juste à côté d’un panneau avec des affiches de personnes disparues. Et cela m’a pris des mois avant que je remarque ces affiches. C’est fou, mais c’est la vérité. Je ne les avais pas du tout vues et je m’en suis vraiment voulu. Je me suis demandé si c’était également le cas pour d’autres personnes, combien étaient passées devant les affiches sans même les remarquer. Cela a été le début de BAD MAN.
– quel était son rapport au fantasmé et au réel (car c’est la grande question que je me suis posée durant tout le récit – Ben fantasme-t-il ou pas ?)
– si son 1er roman (Pen Pal, qui a été autopublié via du crowdfunding aux USA) allait être traduit en français
Ca me plairait bien ! Peut-être que si BAD MAN rencontre assez de succès, PEN PAL ne tardera pas trop à arriver en France, je l’imagine bien trouver sa place dans les bibliothèques de certains lecteurs.
Publié en Février 2019 chez Belfond, traduit par Nathalie Peronny, 448 pages.
Merci à Léa Touchbook du Picabo River Book Club et aux éditions Belfond, et notamment à Anaïs Morel pour cette lecture en avant-première.
7e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019.
Très tentant même si la thématique… Brrrrr…. Sur le thème (mais très différent dans l’ambiance, il me semble), j’ai bien aimé récemment la série The Cry…
ah je ne connais pas, merci pour l’info !