Je n’avais pas du tout entendu parler de « David King s’occupe de tout » de Joshua Cohen, mais c’est un livre que j’ai repéré sur Netgalley et qui m’a fait de l’œil lorsque j’ai lu dans la présentation qu’il était qualifié de « Soprano à la juive » par le New Yorker, puisque je suis une grande fan de cette série.
On fait d’abord la connaissance de David King, propriétaire d’une entreprise de déménagement, un quinquagénaire assez désabusé, que sa femme a quitté car il la trompait avec sa secrétaire, et qui a désormais peu de contact avec sa fille, une jeune femme instable et droguée. La cousine israélienne de David lui demande s’il peut accueillir chez lui à New York son fils Yoav, bientôt rejoint par son ami Uri. Les deux jeunes hommes ont en effet été démobilisés de l’armée israélienne et n’arrivent pas à se réintégrer à la société civile. David les fait travailler dans son entreprise, dans la branche qui s’occupe de vider les appartements dont les occupants ne paient plus leur loyer.
Disons-le clairement : j’ai été déçue par ce roman. On suit dans la première partie David King, qui aurait pu être un personnage savoureux ou attachant, mais que j’ai trouvé peu original, et décrit de façon terne. Mon intérêt s’est réveillé avec l’apparition de Yoav, ce jeune homme qui se sent paumé et déconnecté depuis qu’il a quitté l’armée. Je n’ai d’ailleurs pas compris pourquoi on passait autant de temps sur David King au lieu de creuser le personnage de Yoav – puis celui d’Uri. Il y a temps de choses à dire sur une jeunesse qui va consacrer trois ans de sa vie à l’armée, et être confrontée à des situations difficiles, voire terribles, à un âge où la plupart des Occidentaux profitent de la vie étudiante avec insouciance.
J’ai donc un peu plus accroché à l’intrigue dès que Yoav et Uri sont devenus les personnages centraux – même si je me suis demandé pourquoi David King était soudainement relégué au second plan – mais je suis cependant restée à distance de ce récit. Il y a quelques questionnements intéressants, notamment sur ce qu’est être juif, en Israël ou en diaspora, mais j’ai trouvé qu’ils étaient survolés. Le parallèle entre Yoav et Uri d’un côté et le vétéran du Vietnam qu’ils doivent expulser est également une bonne idée, mais ce dernier personnage aurait mérité d’être plus travaillé afin que le final soit amené de façon plus fine.
« David King s’occupe de tout » a reçu un concert de louanges outre-Atlantique mais je n’ai pas du tout été convaincue par ce roman de Joshua Cohen. Un rendez-vous raté…
Publié en Août 2019 chez Grasset, traduit par Stéphane Vanderhaeghe, 336 pages.
3e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2019.
oh zut alors….dommage….je ne le lirais pas alors….;)
en tout cas, je ne te le conseille pas…
pas entendu parler de ce livre mais je sais à quel point la question israélienne te passionne du coup je comprends encore plus ta déception ! dommage donc !
oui, ce roman me semblait extrêmement prometteur… dommage en effet !
ça arrive les rendez-vous raté malheureusement. Le prochain sera meilleur, je te le souhaite du moins.
ah oui, j’ai enchaîné avec deux très bons romans : Les Fillettes, et Le Ghetto Intérieur !
C’est rare de retrouver un 1 bof ici. C’est plutôt revigorant!
Et… je convoite fort « Les Fillettes »!
disons que la plupart du temps je choisis plutôt bien mes lectures…là ça a fait plouf !
Les Fillettes seront bientôt sur le blog!