Clarisse Gorokhoff est une auteure dont j’avais entendu beaucoup de bien mais que je n’ai eu l’occasion de découvrir qu’avec son troisième roman, « Les Fillettes », publié aux éditions des Equateurs.
L’auteure nous présente une famille, le temps d’une journée : les parents, Anton et Rebecca, et leurs trois petites filles, Justine, Laurette et Ninon. Dès le matin, on comprend que la maman, Rebecca, a de gros problèmes d’addiction, contre lesquels elle lutte depuis l’adolescence. C’est une mère et épouse aimante, une jeune femme très belle, lumineuse, intelligente et cultivée, mais qu’un mélange de Néo-codion et d’alcool rend flottante et fantasque, et qui couche dans son journal les maux qui la torturent.
C’est un sujet délicat qu’aborde Clarisse Gorokhoff, et elle s’en sort admirablement bien. Déjà parce que l’écriture est vraiment très belle, délicate, avec des phrases tout en pudeur. Il n’est jamais évident de faire intervenir des enfants dans un roman, mais leurs voix sont ici très justes : l’auteure ne tombe pas dans les travers de l’artificialité ou de la miévrerie, et elle retranscrit très bien la personnalité de chaque enfant, leur amour pour leur mère mais aussi leurs angoisses et leurs interrogations, et également le lien entre les soeurs, le côté fratrie.
Il n’y a pas de pathos dans « Les Fillettes » même s’il y a de la douleur, du manque, de l’injustice. Il y a surtout beaucoup de lumière et d’amour, mais aussi un hommage au père, qui fait ce qu’il peut pour maintenir l’équilibre familial. C’est un très beau livre, écrit d’une superbe plume par Clarisse Gorokhoff, qui m’a procuré beaucoup d’émotion.
Publié en Août 2019 aux éditions des Equateurs, 256 pages.
5e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2019.
Je suis contente que ce livre vous est émue
merci !
C’est d’abord la couverture qui a attiré mon oeil. Et ta description me donne très envie de le découvrir, je le note !
je te le conseille chaudement!