« Gioconda » de Nikos Kokantzis (à ne pas confondre avec Nikos Kazantzakis, l’auteur de « Zorba le Grec ») est un livre que j’ai repéré chez Claire The French BookLover, et que j’ai trouvé ensuite dans la bibliothèque parentale.
Nikos, aujourd’hui adulte, nous raconte sa toute première histoire d’amour, avec Gioconda, sa jeune voisine de Thessalonique. Mais Gioconda est juive, et est arrêtée en 1943 et envoyée en camp d’extermination avec toute sa famille…
Difficile de ne pas aimer cet ouvrage court, qui dépeint avec une très belle plume une histoire d’amour, marquante non seulement parce que c’est la première, mais aussi parce que la jeune fille va périr dans des circonstances atroces. Nikos Kokantzis décrit avec beaucoup de justesse l’éveil de l’amour et de la sensualité.
Il y a quelques scènes très fortes dans ce livre, très cinématographiques, et je m’étonne d’ailleurs que ce livre, pourtant publié il y a plus de quarante ans, n’ait pas encore fait l’objet d’une adaptation sur grand écran : l’énervement de Nikos contre Rudi, le cousin de Gioconda dont il est jaloux ; le décès du voisin pendant que sa fille fait la fête avec les Allemands ; la première scène d’amour…
J’ai lu « Gioconda » avec beaucoup de plaisir car l’écriture est belle et les personnages sont attachants, mais ma lecture a vraiment été perturbée par le fait que ce livre est présenté comme un récit autobiographique (sur la couverture,, dans la postface du traducteur… ) cependant, dès les premières pages, il y a un problème de concordance entre les dates et les âges annoncés. Il est mentionné que Nikos Kokantzis est né en 1930, or dans tout le récit, à chaque fois qu’il y a une date et un âge, on comprend que le personnage de Nikos est né en 1927 (d’ailleurs, Gioconda étant déportée en 1943, le garçon n’aurait que 13 ans, et la fille 12 ans, ce qui est bien trop jeune pour l’histoire d’amour décrite, qui est celle d’adolescents et non d’enfants…)
Vous me direz que ce n’est qu’un détail, mais pourquoi présenter ce livre comme un récit, si c’est un roman? si c’est une fiction, c’est une belle histoire d’amour (mais comme il en existe finalement beaucoup). Si c’est autobiographique, en sus des qualités littéraires du texte, il y a un côté plus émouvant, plus marquant… Bref, je suis perplexe !
Disponible en poche aux éditions de l’Aube, traduit par Michel Volkovitch, 128 pages.
je n’ai jamais entendu parler de ce livre (roman ou récit ?) et puis tes bémols – tu sais que je serais dans le même état que toi, je n’aime pas les erreurs de date (facile à repérer pour un éditeur) et ce non choix entre vérité et fiction.. mais une histoire forcément triste …
haha, je t’imagine bien en effet faire tes petits calculs, comme moi 😀
Bonjour.
Je suis le traducteur de Gioconda.
Ravi que le livre vous ait ému. Vous n’êtes pas le seul…
Je vous confirme qu’il s’agit d’une histoire vraie à 100% — c’est du moins ce que m’a certifié l’auteur.
Cela dit, il y a bel et bien un problème de dates, que je n’avais pas remarqué !
Bien à vous,
Michel Volkovitch
Bonjour, merci d’avoir pris le temps de lire ma chronique et de commenter. Effectivement, ce problème de dates est troublant… ce qui n’enlève rien à la qualité littéraire du texte. Cordialement, Eva
Livre magnifique, émouvant,d’une rare sensualité ,une tragédie grecque.
Un commentaire de Volkovitch! quel honneur pour ton blog!
j’étais en effet très contente ! 🙂
Ce roman est depuis longtemps dans ma PAL. ..Finalement c’est toi qui m’incites à l’en sortir !!…
ben oui, un roman grec de 150 pages, il aurait dû être lu depuis longtemps !
Plusieurs sources sur internet indiquent 1927 comme année de naissance de l’auteur. Je serais portée à croire que l’erreur en est une de l’édition de l’aube qui a écrit 1930 en 4e en couverture.
c’est fort possible et ce serait l’explication la plus logique… en tout cas, dans le cadre d’un récit autobiographique, c’est une erreur fâcheuse…
Merveilleux opus du désir et de la pureté de l’amour, du don.Point de calcul, point d’intellect, recevez au cœur ce récit.
Lu il y a bientôt 8 ans; l’émotion est la même.bonsoir
contente que vous l’ayez autant apprécié !