Il y a quelques semaines, j’ai eu le plaisir de rencontrer Victoria Hislop à l’Hôtel Grand Amour, rue de la Fidélité et de discuter avec l’auteure polyglotte (en plus de l’anglais, elle parle parfaitement français et grec) à l’occasion de la sortie de son nouveau roman, « Ceux qu’on aime ».
Le roman, dont le titre est emprunté à un vers du poète grec Yannis Ritsos, a pour personnage principal Themis. En 2016, elle raconte à ses petits-enfants sa vie des années 30 aux années 70 à Athènes : son amitié avec Fotini, une adolescente dont les parents étaient des rapatriés de Smyrne ; l’occupation nazie à partir de 1941 ; la famine qui toucha la Grèce ; son engagement auprès des communistes ; son arrestation lors de la guerre civile grecque et son envoi dans des camps de redressements situés sur des îles grecques ; la dictature des Colonels à partir de 1967…
Difficile de ne pas s’attacher à Themis, jeune fille très tôt marquée par un drame, qui va suivre son cœur et ses convictions. Le style de Victoria Hislop est plutôt neutre, ce n’est pas l’écriture qui fait apprécier ce roman, mais bien l’histoire qui est racontée, et ses personnages. J’ai vraiment beaucoup appris sur l’Histoire de la Grèce au XXe siècle : si je savais que le pays avait subi la Dictature des Colonels, je ne savais en revanche pas – alors que je suis allée plusieurs fois en Grèce – qu’il y avait eu une guerre civile au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, et que les communistes avaient été internés dans des camps (dont ils pouvaient sortir uniquement s’ils signaient une déclaration de repentance).
Puisqu’on suit Themis sur plusieurs décennies, il y a des histoires d’amour, des tensions familiales, des rebondissements, de la violence, de l’amitié, des sacrifices, des trahisons…entre des personnages qui ont le mérite de ne pas être manichéens. Victoria Hislop n’est pas d’origine grecque, comme je le pensais, mais elle adore la Grèce depuis l’adolescence et y passe une grande partie de son temps : on sent qu’elle est passionnée par son sujet et qu’il lui tient à cœur, via le romanesque, de faire mieux connaitre l’histoire grecque. Il y a également de nombreux mots grecs qui parsèment le récit, ce qui rend la lecture très agréable.
J’ai vraiment apprécié « Ceux qu’on aime » pour sa dimension historique et pour tout ce que j’ai pu apprendre, de façon très accessible via cette héroïne attachante, sur la Grèce contemporaine. Un roman qui plaira aux amoureux de ce pays.
Publié en Octobre 2019 aux éditions Les Escales, traduit par Alice Delarbre, 496 pages.
20e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2019.
Merci à l’agence La Bande et aux éditions Les Escales pour cette lecture et la rencontre avec l’auteure.
pourquoi est-ce que je pense que l’auteure publie des romans d’amour ? car vu la couverture et son nom.. bref, je suis mal aiguillée ! comme toi j’aime beaucoup apprendre sur l’histoire d’un pays
le titre peut effectivement induire en erreur… ce sont plutôt des sagas familiales sur fond historique.