« La Bête en Cage », deuxième roman de Nicolas Leclerc, nous entraîne dans le Jura. Samuel, agriculteur endetté, s’est associé au trafic de son oncle et de son cousin Simon, qui font passer de la drogue de la Suisse à la France pour le compte de mafieux kosovars. Un soir, son cousin, qui est censé lui apporter une grosse cargaison à cacher dans sa ferme, ne se présente pas au rendez-vous. Samuel et son oncle Claude découvrent sa voiture accidentée dans son ravin : Simon est mort… et la drogue a disparu…
« La Bête en Cage » appartient à un genre qui me plait beaucoup : le polar rural. On suit dans ce roman choral le destin d’une dizaine de personnes aux yeux plus gros que le ventre, dont la vie va être bousculée par cet événement. Samuel, bien sûr, mais aussi Chloé, jeune droguée gravement brûlée, Virginie, employée au Bricomarché local, ou encore Grégoire, chômeur fou amoureux d’une lycéenne qui s’apprête à quitter la région pour faire ses études.
Il y a un côté très cinématographique dans ce livre, dont l’ambiance m’a fait penser à « Seules les Bêtes », même si l’histoire est très différente. L’intrigue de ce roman noir est parfaitement maîtrisée, dans cette France des campagnes où l’on fait quarante kilomètres dans une voiture à bout de souffle pour trouver un travail au Smic.
Un livre que j’ai lu d’une traite, un excellent polar français, et un auteur que j’aimerais retrouver avec son premier roman, « Le Manteau de Neige ».
Publié en Janvier 2021 au Seuil, 288 pages.