Une fois n’est pas coutume, j’ai lu un classique, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de « La Peste » d’Albert Camus.
Le récit se déroule à Oran dans les années 40. Après la découverte d’une multitude de cadavres de rats, et des morts suspectes, les médecins interloqués comprennent qu’ils font face à une épidémie de peste. Le texte se concentre sur la vie de quelques personnages alors que la ville ferme ses portes : le Docteur Bernard Rieux, son voisin Jean Tarrou, ou encore Cottard, un homme qui avait tenté de se suicider juste avant l’épidémie.
J’avais lu ce livre il y a longtemps, mais il ne m’avait pas marqué plus que cela, je n’avais à l’époque certainement pas le vécu pour pleinement l’apprécier. A l’époque, c’était d’ailleurs plutôt l’angle métaphorique qui était étudié : la peste faisait référence au nazisme, la peste brune ; la lutte contre la maladie évoquait la résistance. Bien sûr, la lecture d’aujourd’hui est tout autre, et se fait au premier degré. Elle résonne énormément avec ce que nous vivons actuellement, avec des situations, des processus, des réactions que nous connaissons bien, tout comme certains mots, qui font écho : confinement, couvre-feu… (en revanche, pas de distanciation sociale, les cafés, les restaurants, les cinémas sont ouverts et bondés!) et qui ont un impact sur le lecteur complètement différent de ce que l’on pouvait connaître ne serait-ce qu’il y a deux ans.
Ce récit est écrit avec beaucoup de justesse. L’écriture est sobre, mais jamais ennuyeuse (même si j’ai eu un petit coup de mou sur quelques pages), Albert Camus réussit à décrire d’une façon simple mais profonde des situations et des sentiments complexes, et l’auteur pose sur ses personnages un regard humaniste que j’ai beaucoup apprécié.
Pour ceux qui comme moi ne sont pas très branchés classiques, « La Peste » prouve que les classiques ne sont pas forcément des livres barbants et déconnectés du monde actuel : il y a une teneur universelle dans ce roman d’Albert Camus, et plus de 70 ans après son écriture, ce livre est parfaitement d’actualité ! A (re) découvrir !
Publié en 1947. Disponible en poche chez Folio.
A retrouver à l’affiche du 111e épisode du podcast littéraire Bibliomaniacs ici.
Je l’ai étudié à la fac avec une spécialiste mondialement connue de Camus, j’en garde un incroyable souvenir !
effectivement, le contexte était idéal !
Jai écouté ton podcast du coup je sais ce que tu en penses !
merci d’avoir écouté!
Je l’avais lu en prépa quand je dévorais les classiques, et je l’avais vraiment beaucoup aimé.
Contrairement à beaucoup de gens, je pense que je n’aurais pas spécialement envie de le relire en cette période, je préfère penser à autre chose. Mais ce serait une très bonne idée de le relire dans quelques années !
oui, je peux comprendre que cette lecture ne serait pas vraiment une évasion ! 😀