C’est un peu par hasard que j’ai lu « Les Bâtardes », recueil de nouvelles de l’autrice chilienne Arelis Uribe, à la couverture qui attire l’oeil.
Vu le titre et la quatrième de couverture, je m’attendais à des histoires très sombres, voire même sordides, or il n’en est rien. Chacune des huit nouvelles est narrée par une jeune femme de classe moyenne voire populaire, on peut d’ailleurs se demander si certaines histoires n’ont pas une narratrice commune (c’est le cas pour au moins deux nouvelles, avec Camila).
Les récits, écrits sans fioriture, ce qui ne les empêchent pas d’être subtils, sont doux-amers. Deux cousines très proches sont séparées par un conflit familial mais se retrouveront quelques années plus tard ; une étudiante rencontre une chienne errante ; deux jeunes femmes sortent ensemble mais viennent de milieux sociaux très différents ; une collégienne entretient une relation virtuelle pendant des années avec un garçon rencontré sur le tchat de Napster ; une étudiante retombe dans une soirée sur un ex petit copain plaqué des années auparavant ; une assistante sociale visite un lycée essentiellement fréquenté par de jeunes Mapuches ; une adolescente amoureuse qui se confie à son journal intime voit toutes ses illusions s’effondrer un 29 février ; deux amies voient leur amitié s’étioler…
Cette lecture a été une excellente surprise, j’ai beaucoup aimé chacune de ces nouvelles, ce qui est assez rare lorsque je lis un recueil – il y a ici une vraie homogénéité de style, d’atmosphère, et aussi de qualité, ce qui est très appréciable. Arelis Uribe décrit très bien les premiers émois amoureux, les amitiés brisées, le sentiment de malaise, les différences de milieux sociaux. Les histoires sont teintées de nostalgie, l’autrice appuie là où ça fait mal, et a le sens de la formule, mais il y a une vraie fraîcheur dans ces textes qui sonnent juste.
Une très belle découverte et une autrice que j’espère retrouver bientôt.
Publié en Mars 2021 chez Quidam, traduit par Marianne Millon, 112 pages.
Grand merci de votre lecture et de votre ressenti. Je partagerai sur Facebook et sur le site de la maison d’édition. Bien à vous. Pascal Arnaud
Merci à vous pour avoir édité ce beau recueil !