Qui ne connait pas Madame Tussaud? En revanche, qui sait qui se cache sous ce nom qu’arborent des dizaines de musées à travers le monde? C’est tout l’objet de « Petite » d’Edward Carey, sa biographie romancée et illustrée.
Madame Tussaud est née Anne-Marie Grosholtz à Strasbourg en 1761. Veuve rapidement, sa mère doit trouver un emploi pour subsister et devient domestique à Berne chez le Docteur Curtius, médecin et sculpteur, qui utilise la cire pour modeler des organes ou faire des masques funéraires. Alors que sa mère supporte mal cette ambiance morbide, Marie s’intéresse aux réalisations du Docteur. Celui-ci va lui enseigner l’art du modelage et de la sculpture puis, après la mort de sa mère, l’emmener avec lui à Paris où il officie dans une grande demeure, « L’Hôtel des Singes », en compagnie de la Veuve Picot et de son fils Edmond. Marie y est repérée par la sœur de Louis XVI, Elisabeth, qui lui demande de la rejoindre au Château de Versailles pour lui enseigner la sculpture…
Voici un roman passionnant! J’ignorais absolument tout de Madame Tussaud et j’ai découvert sa vie incroyable avec beaucoup de plaisir. J’en ai même parfois oublié que l’on parlait d’une personne ayant réellement existé tant l’histoire est romanesque : « Petite » dépasse le périmètre de la biographie pour devenir un roman initiatique racontant la trajectoire hors-norme d’une orpheline d’un milieu défavorisé qui finira par créer l’un des musées les plus célèbres au monde à l’âge de 74 ans.
Je suis d’accord avec la quatrième de couverture (pour une fois!), il y a du Dickens dans ce livre, avec toute cette galerie de personnages secondaires étranges, et ces accents morbides et gothiques qui effectivement ne déplairaient pas à un Tim Burton ! Mais on y trouve aussi un portrait de femme hors du commun, une histoire d’amour tragique, et un fond historique puisque Marie, après avoir vécu plusieurs années à Versailles (dans un placard!) va se trouver emportée par le tourbillon de la Révolution Française.
Une lecture surprenante et une belle surprise, en plus d’être un bel objet – le récit est illustré par l’auteur, Edward Carey.
Publié en Avril 2021 au Cherche-Midi, traduit par Jean-Luc Piningre, 576 pages.
Cela semble surprenant ! Ton enthousiasme me le fait noter !
j’espère qu’il te plaira !
Ça a l’air passionnant !
oui, sa vie est incroyable !
J’ai aimé « L’observatoire » de cet auteur, et sa trilogie des ferrailleurs. J’ai l’impression que l’on retrouve dans celui-ci le même genre d’ambiance. Je note, donc !
je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais j’ai bien envie de le retrouver avec d’autres titres!