J’apprécie beaucoup Claire Berest, dont j’ai aimé « Gabriële » (écrit à quatre mains avec sa soeur Anne) et « Rien n’est noir », et avec qui j’ai eu la chance d’enregistrer un podcast en Décembre 2019 avec les Bibliomaniacs !
Dans son nouveau roman, « Artifices », on fait la connaissance d’Abel Bac, policier qui mène une vie solitaire à Paris, a fortiori depuis qu’il a été suspendu de ses fonctions… il n’a que très peu d’interactions sociales, avec Camille sa collègue, qui essaie de briser sa solitude, et de comprendre les raisons de sa suspension, et avec Elsa, sa nouvelle voisine un brin excentrique. En parallèle, on découvre Mila, une artiste célèbre pour ses installations, qui, comme Banksy, a choisi de dissimuler son identité.
L’actualité est secouée par de mystérieux happenings qui se déroulent dans de grands musées parisiens : un cheval blanc est notamment retrouvé au Centre Pompidou… Abel est très perturbé par ces événements, et semble penser qu’ils sont liés à son passé et représentent un message qui lui serait destiné…
Si j’ai été un peu déstabilisée par le style de ce livre, différent de ce que j’ai pu lire de Claire Berest à ce jour, j’ai rapidement accroché à son atmosphère particulière. L’autrice joue avec les codes du polar, et a créé un personnage sur le fil du rasoir : a-t-il raison de croire que ces événements font écho à un passé qu’il voudrait oublier ou ces pensées ne sont-elles que le produit d’un esprit torturé voire même malade ?
Il y a quelque chose de beau et émouvant dans ce livre, à l’image de sa couverture – j’ai aimé les références à l’art contemporain, j’ai été touchée par le drame originel, ses conséquences et ce lien diffus qui a traversé les années.
Il m’a cependant manqué quelque chose pour être complètement convaincue : le roman est malin, bien construit, mais peut-être de façon un peu trop appuyée car j’ai compris assez vite ce que proposait Claire Berest. Ce qui ne m’a pas empêchée de passer un très bon moment de lecture.
Publié en Août 2021 chez Stock, 308 pages.
J’avais beaucoup aimé Gabriële mais j’avoue que celui-ci ne me tente pas particulièrement, et ton avis me dit que je ne rate rien en passant mon tour jusqu’au prochain
je te le conseille quand même, mais si tu as aimé Gabriële, c’est plutôt La Carte Postale qui va te plaire.
J’ai adoré la trame,les personnages, le style, l’érudition … mais pas trop la fin qui m’a déçue. Les motivations de Mila peu convaincantes, le devenir d’Abel incertain… Du coup , je ne sais plus trop quoi en penser !
Je lirai cependant les précédents livres de l’auteure avec curiosité