J’ai beaucoup aimé « Berlin 56 » et « Berlin 59 » (et j’attends avec impatience « Berlin 63 ») et c’est donc avec joie que j’ai découvert que « La Maison allemande » avait été écrite par la créatrice de ces séries, Annette Hess.
Le récit se déroule à Francfort en 1963. Eva est une jeune traductrice polonais-allemand qui s’apprête à se fiancer avec Jürgen, l’héritier d’une grande entreprise de vente par catalogue, lorsqu’elle est appelée pour assurer les traductions des témoignages des victimes polonaises lors d’un grand procès qui va juger des criminels nazis d’Auschwitz. La jeune femme, qui mène une vie plutôt insouciante aux côtés de ses parents, qui tiennent un restaurant, de sa grande sœur infirmière et de son petit frère, est alors confrontée non seulement au passé de son pays, mais aussi à l’histoire de sa propre famille …
J’ai dévoré d’une traite ce récit initiatique situé en plein milieu du bouleversement des années 60 : prise de conscience, par la génération d’après, des horreurs perpétrées pendant la guerre, émancipation des femmes (le fiancé d’Eva ne souhaite pas que sa future épouse travaille)… le contexte historique est tout aussi intéressant que l’éveil d’Eva.
Les personnages secondaires (les parents d’Eva, sa sœur, la famille de Jürgen, David Miller l’assistant du procureur venu du Canada) sont très incarnés et finement développés par l’autrice, qui se refuse à tout manichéisme …
Il règne un vrai souffle romanesque dans ce livre passionnant, qui d’ailleurs mériterait une suite car tous les axes narratifs ne sont pas complètement bouclés, notamment en ce qui concerne Annegret la sœur d’Eva et David Miller.
Une lecture que je vous recommande !
Merci à Claire pour le prêt !
Publié en 2019 chez Actes Sud, traduit par Stéphanie Lux, en poche chez Babel, 400 pages.
Je suis contente de revoir ce roman, moi aussi je l’ai dévoré… on voit que l’autrice est scénariste, c’est drôlement bien agencé !
oui tout à fait, on sent la patte de la scénariste !