Ayant eu un grand coup de cœur pour « Dans les angles morts » d’Elizabeth Brundage, j’étais ravie de découvrir son nouveau roman « Point de Fuite », mais mon plaisir de lecture a été moindre qu’escompté.
L’histoire commence par les funérailles de Rye, célèbre photographe, auxquelles assiste Julian, qui fut son camarade de promo et son colocataire vingt-cinq ans plus tôt, mais qui, n’ayant pas réussi à percer comme photographe, a accepté un poste de publicitaire très bien payé dans une grosse entreprise. Julian a toujours été jaloux de Rye, pour lequel il ressentait une sorte de fascination malsaine lorsqu’ils étaient étudiants.
« Point de Fuite » est un roman choral, avec cinq points de vue: Rye, son épouse Simone, Julian, son épouse Marta, d’origine polonaise, qui était une élève douée de leur école de photographie et avait à l’époque une liaison avec Rye, et Théo, le fils de Julian et Marta.
Elizabeth Brundage écrit très bien, et le récit est intéressant et fluide, avec de beaux portraits, notamment celui de Marta, le personnage que j’ai préféré. Ceci étant dit, le livre m’a laissée perplexe. J’ai eu du mal à phraser ce qui me perturbait dans le roman et je pense que c’est parce qu’il se situe à la croisée des chemins, et que l’autrice en fait trop – ou pas assez- pour que son positionnement soit satisfaisant, me laissant avec une impression un peu tiède.
Ce qui aurait pu être un roman psychologique doux-amer et réussi mêlant histoires d’amour, art, ambition professionnelle et déceptions, verse soudainement vers le thriller, mais d’une manière mal maîtrisée, outrée, avec des conséquences peu crédibles et cette sensation d’entre-deux où il m’a semblé qu’Elizabeth Brundage ne savait pas vraiment dans quelle direction faire aller son roman.
Une lecture agréable mais qui a manqué de sens pour moi.
Publié en Août 2022 chez La Table Ronde, traduit par Cécile Arnaud, 384 pages.