Je n’avais encore jamais lu de roman de Mélissa Da Costa mais j’avais entendu beaucoup de bien de « Tout le bleu du ciel », et je m’attendais donc, avec « La Doublure », à du feel-good de qualité … que nenni !
Evie, jeune femme abandonnée par son petit ami, est à la recherche d’un emploi. Elle croise par hasard Pierre, qui lui propose de devenir l’assistante de son épouse Clara, artiste peintre, qui jouit d’une certaine notoriété sous le pseudonyme de Calypso Montant. Mais Evie découvre bientôt qu’il ne s’agit pas simplement d’être la secrétaire de Clara mais aussi de se faire passer pour l’artiste lors de soirées et de vernissages.
« La Doublure » est un roman noir et vénéneux, avec une ambiance malsaine, pleine de toxicité et de références bibliques. Si Evie découvre le courant du romantisme noir (et moi aussi, et j’ai vraiment beaucoup aimé les œuvres citées, notamment le magnifique « Lilith » de John Collier), elle est également plongée dans un monde où rien ne lui sera épargné.
Entre dérives trash et scènes érotiques, le livre ne pouvait pas être plus éloigné du feel-good que je m’attendais à lire. On frôle régulièrement le cliché, et l’histoire n’est pas des plus crédibles, mais Mélissa Da Costa sait travailler personnages et ambiance et cela a fonctionné pour moi.
C’est glauque à souhait, « malaisant », comme diraient les jeunes, mais avec ce petit truc en plus qui fait que l’on tourne les pages jusqu’à la fin (plus que surprenante). Âmes sensibles s’abstenir…
Publié en Septembre 2022 chez Albin Michel, 576 pages.
Ce livre m attire