Premier roman « adultes » d’Alena Schröder, « Jeune fille en bleu, à la fenêtre, au crépuscule » se déroule en 2017. Hannah rend régulièrement visite à sa grand-mère Evelyn. Un jour, la jeune femme remarque une lettre provenant d’un cabinet d’avocats israélien. D’abord réticente, voire hostile, son aïeule finit par lui dévoiler son contenu, qui révèle qu’elle serait l’héritière d’œuvres d’art spoliées par les Nazis, qui appartenaient à un collectionneur juif assassiné dans un camp d’extermination, Itzig Goldman.
Hannah est abasourdie car à sa connaissance, elle n’a aucun ancêtre juif. Le récit nous entraîne alors dans les années 20: Senta mène une vie sans charme auprès de son mari Ulrich et de sa petite fille Evelyn. Elle finit par divorcer et abandonner son enfant aux bons soins de la sœur d’Ulrich, Trude, pour rejoindre sa meilleure amie à Berlin. Là, elle rencontre Julius Goldman, un journaliste dont la vie va bientôt être menacée par le régime nazi qui s’installe au pouvoir.
Des secrets de famille, une enquête, la période nazie… tout était réuni pour me plaire dans « Jeune fille, en bleu, à la fenêtre, au crépuscule » (description d’un tableau de Vermeer qui ferait partie des œuvres disparues) Cependant, si ce roman allemand n’est pas désagréable à lire, j’en suis ressortie assez mitigée. Ce n’est pas l’histoire qui est en cause, mais plutôt les personnages : aucun n’est vraiment sympathique, à part peut-être Julius Goldman. Les personnages secondaires – Andreas le professeur et amant d’Hannah, et Jörg, qui l’aide dans sa quête, sont horripilants. Evelyn n’est pas du tout aimable (dans les deux sens du terme), Senta n’est pas une mauvaise personne mais elle n’a pas su tenir son rôle de mère, Trude, qui elle, adore Evelyn, est une nazie convaincue… seule Hannah tire son épingle du jeu, car cet épisode fait grandir cette jeune femme un peu molle, sans amis et qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie.
Difficile pour moi de pleinement apprécier un livre, malgré la richesse des thèmes abordés, lorsque je n’arrive à m’attacher à aucun des personnages …
Publié en Mars 2022 chez Actes Sud, traduit par Marie-Claude Auger, 290 pages.
Je ne connaissais pas mais oui effectivement, je suis pareille si je n’arrive pas à m’attacher aux personnages cela me gâche un peu ma lecture.