Cela faisait un certain temps que j’avais Yoga dans ma PAL mais les thèmes mis en avant – yoga, forcément, et maladie mentale – ne me donnaient pas vraiment envie de le lire. C’est la lecture de V13 qui m’a décidée à ouvrir le livre… et j’ai bien fait !
Il faut dire que j’aime beaucoup Emmanuel Carrère (ah, D’autres vies que la mienne!), et qu’il peut me parler d’un peu tout ce qu’il veut, ça m’intéresse. Il a même réussi à me faire lire (et aimer) ses chroniques sur le procès sur les attentats de 2015. Il n’est jamais aussi bon que quand il s’ouvre aux autres et pourtant je lis toujours avec plaisir ce qu’il peut raconter sur lui (surtout quand il n’y mêle pas d’autres personnes) même si parfois j’ai un petit sourire ironique (quoi, Emmanuel, tu as un passé d’éjaculateur précoce ?! « Mes amours, je regrette de le dire, ne m’ont jamais conduit bien loin de ma propre classe sociale » … ben oui, vu comment tu taclais ton ex qui faisait partie de cette France qui prend le RER avec un Navigo!)
Et pourtant, il sait me surprendre: je pensais lire un livre sur le yoga, il m’emmène finalement chez Hélène, la compagne de Bernard Maris – comme un prélude à V13 – puis après un détour psychiatrique, sur l’île de Léros en compagnie de jeunes migrants, avant d’évoquer le décès de Paul Otchakovsky-Laurens (P.O.L), son éditeur.
Il y a des choses tristes, douloureuses, terribles dans ce récit cependant Emmanuel Carrère arrive à mettre de la lumière, de l’espoir, de la chaleur, dans ce qui se rompt, se brise. Encore un très beau texte, qui a su me surprendre.
Publié en Août 2020 chez POL, 400 pages.
Je suis comme toi, quoique Carrère écrive, j’y trouve toujours un intérêt certain, et certains de ses titres, comme V13, sont de vraies claques qui vous retournent le coeur … Yoga n’est pourtant pas celui qui m’a le plus marquée, mais D’autres vies que la mienne reste un souvenir poignant.
D’autres vies que la mienne est l’un de mes livres préférés !