Dans « L’odeur de la forêt » d’Hélène Gestern, Elisabeth Bathori, historienne, est mandatée par une dame âgée pour travailler sur un copieux fonds d’échanges épistolaires, pendant la Première Guerre Mondiale, entre l’oncle de celle-ci, le lieutenant Alban de Willecot, au front, et son grand ami Anatole Massis, un poète français très connu. La jeune femme, en plein deuil de son compagnon, se prend de passion pour cette correspondance de guerre. En se renseignant sur Diane, mentionnée dans les lettres et dont Alban était amoureux, elle rencontre au Portugal une famille d’origine française, et notamment Violeta, qui lui demande d’enquêter sur sa grand-mère Tamara: cette jeune femme juive a en effet disparu sans laisser de traces en pleine Seconde Guerre Mondiale…
J’ai adoré ce roman foisonnant qui comporte tout ce que j’aime : fresque familiale, secrets, mystères, enquêtes, Seconde Guerre Mondiale … à croire qu’Helene Gestern l’a écrit pour moi, elle a même introduit un cold case juste pour me faire plaisir !
Quel bonheur que ce livre qui, via le fil conducteur de la lettre, explore les atrocités de la guerre (première comme seconde) et la noirceur de l’âme humaine : les 700 pages se tournent toutes seules, rythmées par les chapitres courts. J’étais déchirée entre l’envie de lire avidement et celle de savourer ma lecture tant je me sentais bien dans le livre. La narratrice, Elisabeth, est d’ailleurs un grand atout: elle est tout en finesse, dans sa discrétion d’historienne, dans sa retenue d’endeuillée, tout en étant très incarnée, et Helene Gestern sait prendre son temps pour distiller petits détails, émotions, sentiments, sans pour autant que cela soit ennuyeux.
Vraiment, c’est une réussite et je suis ravie d’avoir découvert « L’Odeur de la Forêt »(dont j’ignorais l’existence!) pour préparer un futur Bibliomaniacs. J’avais lu « Eux sur la photo » il y a longtemps, j’ai désormais envie de le relire et d’explorer toute l’œuvre d’Hélène Gestern !
Un livre que je vous recommande chaudement !
Publié en 2018 chez Arléa, 743 pages.
ce roman est une totale réussite, pour moi c’est le meilleur même si j’ai aimé 555 et Eux sur la photo
je partage totalement votre point de vue
génial ! j’ai hâte de relire eux sur la photo, et de découvrir 555!
Je sens que ce roman est tout à fait pour moi aussi ! Comme toi, j’avais lu et aimé « Eux sur la photo », et c’est tout. Je l’ajoute à ma liste immédiatement !
ah ça me fait plaisir, j’espère vraiment qu’il te plaira !!
Bonjour
J’espère ne pas bégayer en signalant que ce billet est tout à fait référençable dans les challenges estivaux sur de « gros bouquins » (où Keisha a déjà signalé ce livre).
Si le coeur vous en dit, il vus suffit de rajouter logos et liens dans votre billet, et de le signaler par un mail sous les billets récapitulatifs, celui des « Epais de l’été » que j’organise chez dasola, ou Les pavés de l’été » de Sibylline (sur son blog La petite liste).
J’avais en tout cas cru comprendre que la plupart des livres d’Hélène Gestern étaient construits avec une quête basée sur un objet (ou une partition de musique, par exemple…).
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola