Alain Pacadis, c’est un nom qui me rappelle les articles de Patrick Eudeline (que l’on croise d’ailleurs dans ce livre) que je lisais dans Rock’n’Folk quand j’étais gamine.
Charles Salles retrace dans « Alain Pacadis Face B » la vie de l’écrivain-journaliste, rendu célèbre par ses chroniques hédonistes dans Libération. A l’ordre du jour (ou plutôt de la nuit: sexe (homosexuel), drogues, et rock’n’roll… si possible, au Palace ou autre boîte de nuit de premier plan.
Né en 1949, Pacadis est un pur produit parisien sis rue de Charonne, pourtant issu de l’union improbable d’un Grec ayant échappé au massacre de Smyrne en 1922 et d’une Juive rescapée de la Shoah.
Les années 70 sont celles des soirées dans des lieux huppés, des voyages exotiques, de la drogue festive, des histoires d’amour, des succès littéraires, des amitiés (notamment avec Nico du Velvet Underground)
Les années 80 seront une lente descente aux enfers : déchéance physique, décès par dizaines, apparition du Sida… jusqu’à sa propre mort, à l’âge de 37 ans, dans des circonstances glauques et mystérieuses.
L’écriture de Charles Salles retranscrit parfaitement la vie noctambule, l’avènement du punk, les soirées moites et un peu folles, et la noirceur (Shoah, suicide, maladie, solitude) qui transparaît derrière le champagne et les paillettes.
Dommage que la carrière littéraire d’Alain Pacadis ne soit finalement abordée qu’en pointillés, mais ce n’est pas forcément le cœur du sujet, plutôt l’envers du décor (comme la Face B du titre), d’un homme comme d’une époque.
Publié en Août 2023 aux Editions de la Table Ronde, 272 pages.